Le nombre de communications de soupçons a augmenté de 12% par rapport à 2020, annonce le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent.
Le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) a reçu l’année dernière 5962 annonces de soupçons, une hausse par rapport à 2020. Il en a résulté 1486 dénonciations. L’escroquerie est soupçonnée d’être à l’origine du blanchiment d’argent dans plus de la moitié des cas.
Le nombre de communications de soupçons a augmenté de 12% par rapport à l’année précédente, écrit lundi le MROS dans son rapport annuel. Cette évolution montre que les instituts financiers sont plus sensibles au blanchiment d’argent, mais aussi que les normes internationales se sont renforcées, a-t-il ajouté.
L’infraction présumée à l’origine des soupçons est l’escroquerie dans 54,9% des cas. Le nombre élevé de communications liées à des crédits Covid joue un rôle dans ce constat, bien que ce type d’annonce ait fortement baissé par rapport à 2020. Au total, 1’700 communications de soupçons liées à des crédits Covid d’un montant de 230 millions de francs ont été enregistrées depuis le début de la pandémie.
Les faux dans les titres représentent la seconde infraction principale liée au blanchiment d’argent. Ils représentent 11,3% des cas. Viennent ensuite la corruption d’agents publics étrangers (8,1%), l’abus de confiance (7,3%) et la gestion déloyale (6,8%).
Une minorité de cas (1,4%) était quant à elle liée au financement du terrorisme, en infraction à la loi fédérale sur l’interdiction des groupes Al-Qaïda et Etat islamique. Et 304 communications (5,1%) étaient liées à un soupçon de liens avec une organisation criminelle.
La majorité des soupçons de blanchiment d’argent apparaît lors de la surveillance des transactions (32,7%). Les informations provenaient d’un tiers dans 24,6% des cas et des médias dans 18% des cas.
Il n’est toutefois pour l’heure pas possible de tirer des conclusions précises sur le blanchiment d’argent en Suisse étant donné que les chiffres indiquent uniquement des cas de soupçons, précise le MROS.
Sur les 5962 cas suspects, le MROS a transmis l’an dernier 1486 dénonciations aux autorités de poursuite pénale, la plupart (1351) aux ministères publics cantonaux et 135 au Ministère public de la Confédération. Au total, le nombre de dénonciations transmises est donc inférieur de 23 % à celui de l’année précédente.
Pour le MROS, ce chiffre montre toutefois «l’importance de la fonction de filtre du Bureau de communication». En 2021, le MROS a reçu 205 jugements et ordonnances pénales en lien avec des dénonciations antérieures du Bureau de communication.
Dans le même temps, 784 demandes d’assistance administrative en provenance de 87 pays ont été reçues, soit légèrement moins que l’année précédente. Dans 143 cas, des informations ont été transmises à des bureaux de communication étrangers, soit plus du double par rapport à l’année précédente. Et dans 399 cas, le MROS a fourni des informations non sollicitées à des autorités financières étrangères.