Lonza s’est trouvé un nouveau patron. Le fournisseur bâlois de produits de base pour les industries chimique et pharmaceutique a nommé à sa tête Pierre-Alain Ruffieux. Actuellement en charge des opérations techniques de l’activité Pharma du géant Roche, le nouveau responsable prendra ses fonctions le 1^er novembre, succédant au président Albert Baehny, lequel assure l’intérim depuis mi-novembre.

En poste chez Roche depuis 2015, M. Ruffieux mène quelques 12’000 collaborateurs pour toutes les activités de production commerciale de produits pharmaceutiques ainsi que celles liées à l’approvisionnement, précise vendredi le groupe établi à Bâle et qui dispose d’une importante usine à Viège, en Valais. M. Ruffieux assume des responsabilités en matière de technique, d’assurance qualité et aussi de réglementation.

Titulaire d’un master en chimie et d’un doctorat en biotechnologie de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), M. Ruffieux dispose de plus de 20 ans d’expérience dans le développement et la fabrication de médicaments. Avant d’oeuvrer pour Roche, il a travaillé 12 ans durant pour le compte du voisin et concurrent Novartis.

Marié et père de trois enfant, le cinquantenaire, par ailleurs amateur de voyages, a entamé sa carrière professionnelle chez Serono.

Quand bien même la nomination d’un nouveau directeur général était plutôt attendue des marchés, les investisseurs n’ont guère manifesté d’enthousiasme, alors que les analystes se sont montrés élogieux. Après une matinée dans le rouge, la nominative Lonza a regagné du terrain terminant la séance à l’équilibre (-0,02%) à 468,50 francs, dans un SMI en hausse de 1,14%. Toutefois, le titre a affiché une belle performance depuis le début de l’année, alors qu’il affichait un cours de 354 francs début janvier.

«Le conseil d’administration est ravi d’avoir nommé une personne de la trempe de Pierre-Alain pour être notre prochain directeur général. Il apporte une connaissance approfondie de notre secteur, une excellence scientifique, une orientation client et une solide expérience dans la constitution et la direction d’équipes performantes», a relevé Albert Baehny, cité dans le communiqué.

L’expérience «inégalée» de M. Ruffieux en matière de production au sein de deux des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales, «constituera également un atout majeur pour le groupe Lonza», a ajouté le président du conseil d’administration et désormais directeur général sortant.

Albert Baehny assume l’intérim en tant que directeur général de Lonza depuis près de six mois, après le départ inattendu de Marc Funk, pour des «raisons personnelles». Ce dernier avait remplacé Richard Ridinger à la tête du groupe début mars 2019, son prédécesseur ayant oeuvré pour le groupe sept ans durant.

Les analystes ont salué la nomination de M. Ruffieux, soulignent que les actionnaires ont dû attendre assez longtemps avant que Lonza ne désigne un successeur à Marc Funk. Le futur directeur général de Lonza est considéré comme un grand expert de l’industrie et un «visionnaire dans le domaine de la fabrication de médicaments».

Il n’en reste pas moins que le groupe bâlois devrait s’en tenir à sa stratégie à long terme, estime Daniel Buchta de la banque Vontobel. En tout état de cause, l’expert se veut optimiste quant à la capacité de Lonza à tirer parti des succès remportés jusqu’à présent. Les deux anciens employeurs de Ruffieux comptent en effet parmi les principaux clients de Lonza.

Du côté de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les analystes évoquent un renfort de choix avec la nomination de M. Ruffieux. Le futur directeur général, fort de sa longue expérience de direction chez Roche et Novartis, connaît parfaitement les exigences de deux des principaux clients de Lonza et devrait continuer à développer de manière ciblée l’ambitieuse stratégie de croissance de l’entreprise dans les sciences de la vie.

Albert Baehny a rejoint le conseil d’administration de Lonza en 2017 et en a pris la tête l’année suivante. Il est également président de Geberit, entreprise qu’il a dirigée, et membre du conseil de la société immobilière Investis.

Lonza a achevé les trois premiers mois de 2020 sur une «performance positive», le chimiste rhénan n’ayant vu ses activités que marginalement affectées par la crise du coronavirus. La pandémie présente même plusieurs opportunités inédites pour celui-ci.

Dérogeant à son habitude de ne publier des résultats trimestriels qu’une fois par semestre, Lonza a fait part d’un chiffre d’affaires en hausse entre janvier et fin mars de 7,4% sur un an à taux de change constants (TCC) à 1,64 milliard de francs.