Pétrole: la demande mondiale révisée en légère baisse

AWP

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L’AIE indique que son estimation de la demande mondiale en pétrole a été abaissée de 260’000 barils par jour (kb/j) par rapport à son précédent rapport mensuel.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu mercredi en légère baisse la demande mondiale de pétrole en raison des confinements en Chine, et s’est voulue rassurante sur l’équilibre du marché malgré la guerre en Ukraine.

«Les nouvelles mesures contraignantes de confinements en raison de cas de Covid en Chine ont entraîné une révision à la baisse de nos attentes en termes de demande globale de pétrole au deuxième trimestre 2022 et pour l’ensemble de l’année», indique l’AIE dans son rapport mensuel.

Elle indique avoir «révisé à la baisse ses prévisions pour la demande chinoise en pétrole pour mars de 730’000 barils par jour, de 925'000 pour avril et 690’000 pour mai, le nombre de cas de Covid et les mesures pour contrôler l’expansion de la pandémie ayant été plus sévères qu’attendu», alors que le pays impose des confinements très stricts en raison de la résurgence de contaminations, qui pénalisent lourdement l’activité économique dans la région de Shanghai.

L’agence estime ainsi que 220 millions de personnes ont été concernées en mars par «une forme de forte restriction à la mobilité», et souligne que les confinements «ralentissent l’activité économique» dans les secteurs du transport logistique en camions ou celui des cargos, le volume de ces derniers ayant chuté d’un tiers depuis la mi-mars à Shanghai, qui est «le plus grand port du monde».

En conséquence, l’AIE indique que son estimation de la demande mondiale en pétrole a été abaissée de 260’000 barils par jour (kb/j) par rapport à son précédent rapport mensuel, et est désormais attendue à 99,4 millions de barils par jour en 2022, soit en hausse de 1,9 mb/j par rapport à 2021.

Du côté de la Russie – plus gros exportateur mondial et qui a envahi l’Ukraine le 24 février – sa production devrait baisser en moyenne de 1,5 mb/j en avril, puis de près de 3 mb/j en mai en raison des sanctions internationales, estime l’AIE.

«Alors que certains acheteurs, plus particulièrement en Asie, augmentent leur achats de barils russes à des prix fortement réduits, les clients traditionnels réduisent» leurs achats, note le rapport.

Mais «malgré les perturbations en Russie», l’AIE estime que «la baisse attendue de la demande, les augmentations régulières de production de la part des membres de l’Opep+ ainsi que des Etats-Unis et d’autres pays non membres de l’Opep+, et le fait que les pays membres de l’AIE vont puiser massivement dans leurs réserves, devraient éviter qu’un fort déficit se produise» et «devraient réussir à équilibrer le marché».

Le 6 avril dernier, les pays développés membres de l’AIE ont annoncé qu’ils allaient puiser 120 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves pour tenter de calmer les cours secoués par la guerre en Ukraine. De son côté, Joe Biden s’est engagé à puiser plus de 180 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines.

Cependant, prévient l’AIE, en termes de «perspectives économiques», «des risques significatifs demeurent» notamment en raison de la guerre en Ukraine qui «continue d’avoir un impact fort sur les flux de marchandises, les prix, l’inflation et les devises», ou encore «la reprise dans le secteur aérien qui progresse légèrement plus lentement que prévu».

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