Le laboratoire Novartis a maintenu entre juillet et fin septembre à 9% sa cadence de croissance du deuxième partiel, pour un chiffre d’affaires trimestriel de 12,82 milliards de dollars (11,11 milliards de francs). La direction profite de la performance pour affiner vers le haut le couloir de ses ambitions pour l’ensemble de l’exercice.
L’essor des recettes a été prioritairement alimenté par les moteurs de ventes établis, le traitement cardiaque Entresto comme l’anti-psoriasique Cosentyx ayant étoffé leur contribution de plus d’un quart à respectivement 1,87 et 1,69 milliards. Celle de l’anticancéreux Kisqali s’est envolée de plus de 40% pour représenter 787 millions.
Le nouveau radioligand Pluvicto a poursuivi son expansion, générant près de 390 millions, après 345 millions au deuxième trimestre et 310 millions au premier. Soumis à la concurrence de versions génériques, le traitement ophtalmique Lucentis a suivi le chemin inverse, ses recettes s’étiolant d’un tiers sur un an à 245 millions.
Le paquebot pharmaceutique a au passage soigné sa rentabilité. L’excédent avant charges d’intérêts et impôts a conséquemment bondi de 17% à 5,15 milliards de dollars. Le bénéfice net de base s’est envolé de 15% à 4,13 milliards, détaille un compte-rendu diffusé mardi.
La base de comparaison avait notamment été marquée l’an dernier par l’autonomisation et l’introduction en Bourse de la désormais ancienne filiale génériques et biosimilaires Sandoz, qui avait pesé sur les indicateurs de rentabilité. Non ajusté, le bénéfice net a ainsi été multiplié par près de deux à 3,19 milliards.
Nettement mieux qu’escompté
La performance décoiffe les pronostics du consensus AWP, qui articulaient en moyenne des revenus de 12,67 milliards, un Ebit de base de 4,92 millions et un bénéfice net de base de 3,96 milliards.
Le plan de vol pour l’ensemble de l’année prévoit désormais une croissance des recettes d’un peu plus de 10%, contre 5 à 15% précédemment et une progression de l’Ebit de base de près de 20%, contre 15 à 20%. Ces perspectives demeurent conditionnées à l’absence de lancement au pays de l’oncle Sam de versions biosimilaires de l’Entresto, du Tasigna et du Promacta sur la période, dont l’exclusivité est en voie d’oblitération.
Les analystes accueillent une performance plus qu’honorable, assortie toutefois d’un relèvement largement éventé des ambitions. La Banque cantonale de Zurich (ZKB), par le biais du clavier de Laurent Flamme, déplore l’abandon d’un programme pour lequel sa modélisation prévoyait des recettes en centaines de millions, ainsi qu’une mise au point décevante la veille au soir pour le spectre de prescriptibilité de l’Iptacopan.
Sans s’encombrer de considérations sur l’incubateur de produits, Stefan Schneider s’extasie, lui, sur les résultats affichés, tant en termes de recettes que de rentabilité.
Le titre Novartis faisait ostensiblement l’objet de prises de bénéfice à la Bourse suisse. A l’approche de la mi-journée, la nominative abandonnait 3,0% à 96,88 francs et entraînait dans son sillage un SMI en retrait de 0,45%.