Novartis réalise un 1er partiel honorable, entaché par Sandoz

AWP

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Si les revenus comblent les attentes des analystes, la rentabilité s’avère quelque peu décevante.

Novartis a généré sur les trois premiers mois de l’année un chiffre d’affaires agrémenté de 1% à 12,41 milliards de dollars (11,36 milliards de francs), malgré une contre-performance marquée de son unité génériques et biosimilaires Sandoz. La base de comparaison avait de surcroît été marquée par un phénomène de constitution de réserves de médicaments à l’approche de la première vague pandémique.

Les médicaments originaux regroupés au sein de la principale unité Innovative Medicines ont créé la surprise avec une croissance de 4% à 10,1 milliards de dollars. Sandoz a essuyé une chute de 9% à 2,3 milliards, lestée entre autres par une saison des refroidissements particulièrement anémique et une pression tarifaire exercée par une concurrence croissante, détaille le compte-rendu diffusé mardi.

La multinationale pharmaceutique se félicite d’être parvenue - dans son coeur de métier du moins - à surcompenser les effets délétères de la pandémie de coronavirus sur les franchises en ophtalmologie et en dermatologie notamment, grâce à l’essor des récents lancements.

Rentabilité émoussée

La rentabilité s’est affaissée, avec un résultat opérationnel élagué de 12% à 2,2 milliards de dollars et un bénéfice net érodé de 5% à 2,06 milliards. Hors effets considérés comme exceptionnels, l’Ebit aurait reculé de 2% à 3,96 milliards et le gain net de 4% à 3,41 milliards.

L’érosion de la rentabilité opérationnelle répond notamment à des amortissements et des frais de restructuration en hausse chez Innovative Medicines, ainsi qu’à un correctif de valeur lié à l’anticholestérol Leqvio, acquis en début d’année dernière pour près de 10 milliards de dollars. L’essentiel du tassement est toutefois attribué à Sandoz et à l’amputation d’un bon tiers hors effets de changes de son excédent d’exploitation.

Le chiffre d’affaires dépasse de peu les projections moyennes des analystes consultés par AWP, quand la rentabilité s’avère quelque peu décevante.

Objectifs reformulés

La direction reconduit dans les grandes lignes ses ambitions pour l’ensemble de l’exercice, comprenant à taux de change constants une hausse de 1 à 5% du chiffre d’affaires et d’environ 5% de l’excédent opérationnel de base. Les perspectives pour Sandoz se sont néanmoins péjorées et la division risque désormais d’accuser une contraction de 1 à 5% de ses revenus et de 10 à 15% de son Ebit de base.

Le directeur général Vasant Narasimhan a assuré en téléconférence que les perturbations rencontrées par Sandoz ne constituaient pas une raison pour se détourner de la filiale, laissant entrevoir une embellie sur la seconde moitié d’année et des perspectives intactes à plus longue échéance.

«Sandoz est l’un des plus grands producteurs de génériques et conquiert aussi des parts de marché dans les biosimilaires. Ces seules considérations suffisent à assurer sa pertinence stratégique au sein d’une firme comme Novartis», a étayé le patron américain.

La dégradation des perspectives pour Sandoz ou la déception sur le front de la rentabilité opérationnelle ne devraient pas irriter outre-mesure des investisseurs n’ayant de toute façon pas fondé de grands espoirs sur le premier partiel de Novartis, résume Laurent Flamme, pour la Banque cantonale de Zurich.

A la Bourse, l’action Novartis a terminé en baisse de 1,63% à 79,12 francs, dans un SMI en recul de 0,63%.

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