Novartis accuse un ralentissement de sa croissance

AWP

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Le bénéfice net s’est affaissé de plus d’un cinquième à 1,62 milliards, en raison d’une érosion de l’excédent d’exploitation.

Novartis relève jeudi ses ambitions de croissance pour l'année en cours, en dépit d'un ralentissement constaté sur le troisième partiel. Dévoilant sa performance trimestrielle, le laboratoire bâlois annonce aussi d'une part un désagréable imprévu sur la voie d'une extension d'homologation pour un médicament dans le domaine cardiovasculaire et d'autre part le rachat d'un spécialiste américain de la radiopharmaceutique.

Sur le plan comptable, le chiffre d'affaires trimestriel en dollars a enflé de 3% à 12,78 milliards (12,57 milliards de francs). Sur les neuf premiers mois de l'année, la progression atteint encore 7% à 38,63 milliards. L'excédent d'exploitation (Ebit) de base - soit hors tout élément jugé exceptionnel par la direction - a gagné 5% à 3,56 milliards.

Le bénéfice net s'est affaissé de plus d'un cinquième à 1,62 milliard de dollars, en raison d'une érosion de l'excédent d'exploitation ainsi que de la cession des parts du mastodonte rhénan dans sa coentreprise dans les médicaments sans ordonnance avec GlaxoSmithKline (GSK) au printemps dernier, pour environ 13 milliards de dollars.

Considérée comme le coeur de métier de Novartis, l'unité Innovative Medicines a enregistré une croissance de 6% à 8,60 milliards de dollars. Sa rentabilité opérationnelle de base a progressé deux fois plus vite, à 2,90 milliards.

Après des débuts difficiles, le médicament pour le coeur Entresto notamment a pris de la vitesse, avec des recettes plus que doublées en comparaison annuelle à 271 millions de dollars. Le Cosentyx contre la spondylarthrite ankylosante et le psoriasis a rapporté 750 millions, en hausse de 37%. Le directeur général Vasant Narasimhan juge l'Entresto enfin en bonne voie pour atteindre le convoité statut de moteur de ventes - à partir du milliard de dollars de recettes annuelles - dès cette année.

Couac dans l'incubateur

Le canakinumab développé sous le code ACZ885 dans le domaine cardiovasculaire a cependant essuyé un camouflet infligé par l'Agence sanitaire américaine (FDA), sous la forme d'une demande de complément d'information (Complete response letter) et qui risque de retarder l'issue du processus d'extension d'homologation.

Les médicaments génériques et biosimilaires de Sandoz ont vu leur contribution fondre de 6% à 2,42 milliards de dollars. L'Ebit de base a reculé de 7% à 541 millions.

Les dispositifs chirurgicaux en ophtalmologie d'Alcon ont rapporté 1,76 milliards de dollars, en hausse de 3%. La rentabilité ajustée s'est nonobstant érodée de 5% à 301 millions.

La performance s'inscrit peu ou prou dans le cadre des projections moyennes des analystes consultés par AWP, qui articulaient un chiffre d'affaires de 12,87 milliards de dollars et un Ebit de base de 3,53 milliards. Le bénéfice par action de base a atteint 1,32 dollars, alors qu'il était attendu à 1,29 dollars.

Pour la suite de l'exercice, la direction table sur une croissance autour de 5%, contre de 1 à 5% précédemment. La nouvelle formulation répond à un regain d'optimisme pour Innovative Medicines, dont les revenus doivent s'apprécier de 5 à 9%. Les projections pour Sandoz laissent entrevoir un recul marginal des recettes et pour Alcon une hausse d'environ 5%. La rentabilité doit toujours progresser de 5 à 9%, hors effets de changes.

En conférence d'analystes, les responsables du groupe se sont montrés confiants. Le directeur pharma Paul Hudson a notamment relevé ne pas craindre les concurrents de Cosentyx (psoriasis) car, au final, ce sont l'efficacité et la sécurité qui priment.

Directeur d'Alcon, David Endicott a souligné que les marges évoluent dans le bon sens.

Directrice Oncologie, Liz Barrett a relevé, à propos d'Afinitor, dont le brevet arrivera à échéance l'an prochain, qu'il faudra voir comment les ventes évolueront après cela.

Emplettes à deux milliards

Novartis a par ailleurs présenté aux actionnaires du laboratoire radiopharmaceutique américain Endocyte une offre de 24 dollars en liquide par titre, avec pour objectif un rachat intégral de l'entreprise spécialisée dans l'oncologie. L'opération valorise la cible de reprise à 2,1 milliards de dollars.

Endocyte développe des traitements ciblés associés à des solutions d'imagerie médicale dédiées, dont le Lu-PSMA-617 destiné à lutter contre le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC) et qui a obtenu des résultats jugés «prometteurs» en étude clinique de phase II. La substance fait désormais l'objet d'une phase III - baptisée Vision - dans cette indication.

Les analystes accueillent dans l'ensemble une performance intermédiaire largement anticipée. L'acquisition d'Endocyte s'inscrit dans la foulée de celle du Lutathera il y a quelque mois et semble indiquer que Novartis vise à se renforcer dans le domaine des tumeurs neuroendocrines, relève la banque d'affaires américaine Bernstein.

Baader Helvea déplore un temps de réaction élevé, rappelant que la société de West Lafayette, dans l'Indiana, était encore valorisée à 110 millions de dollars il y a un an à peine. Vontobel calcule pour sa part que la prime offerte aux actuels propriétaires d'Endocyte représente plus de la moitié de sa valorisation sur le Nasdaq avant cette annonce.

A la Bourse, l'action Novartis a terminé sur un gain de 1,9% à 85,88 francs, dans un SMI en hausse de 0,33%.

 

Novartis met 2,1 milliards de dollars sur la table pour l’américain Endocyte
Novartis offre aux actionnaires du laboratoire radiopharmaceutique américain Endocyte 24 dollars (23,9 francs) par titre, avec pour objectif un rachat intégral de l’entreprise spécialisée dans l’oncologie. L’opération valorise la cible de reprise à 2,1 milliards de dollars (2,09 milliards de francs), indique le mastodonte pharmaceutique dans un communiqué jeudi.

Endocyte développe des traitements ciblés associés à des solutions d’imagerie médicale dédiées, dont le Lu-PSMA-617 destiné à lutter contre le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC) et qui a obtenu des résultats jugés «prometteurs» en étude clinique de phase II. La substance fait désormais l’objet d’une phase III – baptisée Vision – dans cette indication.

La société dispose dans son incubateur d’autres radioligands thérapeutiques en phase préclinique.

Novartis précise avoir l’intention de financer l’intégralité de l’opération en liquide.

L’acquisition d’Endocyte s’inscrit dans la foulée de celle du Lutathera il y a quelque mois et semble indiquer que Novartis vise à se renforcer dans le domaine des tumeurs neuroendocrines, relève Bernstein dans un commentaire.

Baader Helvea déplore un temps de réaction élevé, rappelant que la société de West Lafayette, dans l’Indiana, était encore valorisée à 110 millions de dollars il y a un an à peine. Vontobel calcule pour sa part que la prime offerte aux actuels propriétaires d’Endocyte représente plus de la moitié de sa valorisation sur le Nasdaq avant cette annonce.

 

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