Nestlé inaugure à Lausanne son plus grand accélérateur R&D

AWP

2 minutes de lecture

Le réseau d’accélérateurs du groupe comprend désormais douze sites répartis dans huit pays, chacun rattaché à une unité de R&D et concentré sur une région ou une catégorie de produits.

Le géant agro-alimentaire Nestlé inaugure lundi à Lausanne son douzième accélérateur de recherche et développement (R&D), le plus grand à ce jour de son réseau lancé en 2019.

L’accélérateur permettra à des équipes internes et externes «d’accéder à l’infrastructure de pointe de Nestlé et à son expertise inégalée en matière scientifique, technologique et commerciale», selon les termes du communiqué.

Avec celui inauguré à Lausanne, le réseau d’accélérateurs de la multinationale veveysane comprend désormais douze sites répartis dans huit pays, chacun rattaché à une unité de R&D et concentré sur une région ou une catégorie de produits.

Le site lausannois, d’une surface de 4’000 mètres carrés, se veut «le plus grand de l’industrie» et peut accueillir jusqu’à dix équipes simultanément. Il abrite plusieurs stations d’échange, des cuisines de prototypage, ainsi que des installations de production à petite échelle.

«Dans nos accélérateurs R&D, nous combinons la créativité et l’esprit d’entreprise des étudiants, des start-ups et des entrepreneurs avec la vaste expertise scientifique et technologique de Nestlé», indique Stefan Palzer, directeur technologique (CTO) du groupe, cité dans le communiqué.

Troisième en Suisse

Initié en 2019, le programme a accueilli 165 participants et débouché sur quelque 80 tests dans 18 pays. Parmi les lancements récents, Nestlé cite Wunda, une alternative au lait à base de pois, ainsi que plusieurs «concepts nutritionnels fondés sur la science».

«Cette initiative crée des opportunités d’apprentissage pour les talents internes et externes, renforce les compétences et favorise une culture entrepreneuriale sur tous nos sites», conclut M. Palzer.

L’accélérateur lausannois est le troisième en Suisse, après ceux d’Orbe (VD) et de Konolfingen (BE), spécialisés respectivement dans les segments Café et Produits laitiers & Alimentation. Les trois sites R&D sur le territoire helvétique emploient quelque 1500 chercheurs - dont environ la moitié sur les bords du Léman - sur les quelque 3500 que compte le groupe à travers le monde.

«Nos activités de R&D en Suisse représentent environ 60% du budget correspondant à l’échelle du groupe» (qui se monte cette année à 1,6 milliard de francs, ndlr), a confié à AWP Stefan Palzer en marge de la présentation des installations.

«Notre ambition est d’accompagner entre 100 et 150 projets par année», a déclaré le CTO. Sur les projets soumis au comité de sélection par des jeunes pousses, le responsable estime qu’un tiers environ débouche sur une collaboration. «L’entreprise ne verse rien et conserve sa propriété intellectuelle», poursuit-il, soulignant que Nestlé met l’ensemble de ses ressources à disposition.

Tempeh et drumsticks

Le colosse veveysan recrute également des participants sur les bancs de grandes écoles. «C’est une opportunité unique de pouvoir concrétiser en l’espace de six mois un projet qui normalement prendrait plusieurs années» a expliqué une des responsables de StarTemp, un projet porté par quatre étudiantes berlinoises, basé sur une recette traditionnelle indonésienne à base de soja fermenté (Tempeh).

La distribution de produits prototypés se fait via des partenaires de distribution, avant la phase de lancement à plus grande échelle. Cela a été récemment le cas de substituts de cuisses de poulet développés par la jeune pousse californienne Sundial Foods, proposés ces derniers mois sur les étals de grands magasins du détaillant Coop.

D’autres produits sont le fruit de collaborations internes du groupe. Dans certains cas, la multinationale conclut également des accords de licence, mais le CTO n’a pas souhaité fournir plus de détails à ce sujet.

A lire aussi...