Matières premières: or, nickel et coton en retrait

AWP

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«Les investisseurs espéraient que Jerome Powell les rassure au sujet du marché obligataire, mais ils ont été déçus», remarque Lukman Otunuga de FXTM.

L’or a poursuivi sa dégringolade sur la semaine, touchant vendredi un plus bas depuis neuf mois à 1’687,34 dollars l’once.

Le métal précieux est plombé par la hausse des taux sur le marché obligataire, puisque l’or n’offre aucun rendement aux investisseurs.

«Les investisseurs espéraient que le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell les rassure au sujet du marché obligataire, mais ils ont été déçus», résume Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Malgré la hausse des taux, M. Powell a promis jeudi de maintenir le cap: une politique monétaire souple pour viser le plein emploi, qui est encore loin malgré la reprise qui débute aux Etats-Unis après la pandémie de COVID-19.

En février, 379’000 emplois ont été créés, soit près de trois fois plus qu’en janvier, mois pour lequel les chiffres ont été révisés en forte hausse, à 166’000 au lieu de 49’000 initialement annoncés. C’est aussi bien plus que les 200’000 attendus par les analystes. Le taux de chômage en revanche ne recule que très légèrement à 6,2% après 6,3% en janvier.

L’or a également souffert de la vigueur du dollar: puisque la devise américaine sert de référence aux cours de nombreuses matières premières, sa hausse pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres monnaies.

Vers 16H50 GMT (17H50 à Paris), l’or s’échangeait pour 1’696,96 dollars l’once, contre 1’734,04 dollars vendredi dernier en fin de séance.

Correction pour le nickel

Le nickel a souffert cette semaine et dégringolait de près de 12% par rapport à son cours de vendredi dernier sur le London Metal Exchange, refroidi par la montée en puissance d’un acteur chinois du coté de l’offre.

Il s’agit de sa pire semaine depuis fin septembre 2011.

Les informations selon lesquelles le Chinois Tsingshan Holding Group «produira en masse de la matte de nickel pourraient changer la donne» pour le marché, a estimé Wenyu Yao, analyste chez ING.

«Les risques liés à l’approvisionnement en nickel de qualité pour les batteries seront beaucoup moins importants», a-t-elle ajouté, ce qui tire les prix vers le bas.

De plus, l’accord trouvé jeudi signant la reprise de l’usine de nickel du groupe brésilien Vale en Nouvelle-Calédonie tempère lui aussi les risques qui pèsent sur l’offre, alors que la demande, notamment sur le segment porteur du véhicule électrique, est amenée à croître.

Le cours du «métal du diable» a été presque multiplié par deux entre son plus bas de mars 2020, quand la pandémie de COVID-19 précipitait vers le bas l’ensemble des cours des matières premières, et son dernier record fin février, à plus de 20’000 dollars la tonne, un seuil plus vu depuis mai 2014.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 16’330,00 dollars vendredi à 16H50 GMT (17H50 à Paris), contre 18’577,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le coton s’arrête

Les cours du coton ont perdu du terrain cette semaine mais restaient à des niveaux élevés, proches du précédent record atteint la semaine passée à 95,60 cents la livre.

La raison est simple selon Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank: le marché est en situation de déficit cette année.

«La demande devrait augmenter de 7% après avoir chuté la saison dernière, or les récoltes des principaux producteurs, en particulier des Etats-Unis, ont été mauvaises», explique-t-elle dans une note.

Les estimations de reprise de la demande sont en ligne avec celle de Rabobank dans son dernier rapport mensuel, qui attend un rebond de 13% cette année et un retour au niveau pré-pandémique dès l’année prochaine.

«Après avoir chuté d’un quart au cours de la saison actuelle, la récolte 2021/22 aux Etats-Unis devrait s’inscrire en hausse de 17%, ce qui en ferait encore une récolte relativement faible», a-t-elle continué.

Les stocks américains risquent donc de tomber «à leur niveau le plus bas depuis cinq ans», de quoi soutenir encore davantage les prix.

La livre de coton pour livraison en mai à New York valait 87,22 cents vendredi vers 16H50 GMT (17H50 à Paris), contre 88,83 cents à la clôture vendredi dernier.

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