Matières premières: le cuivre, l’or et le cacao grimpent

AWP

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La tonne de cuivre a atteint vendredi 8’555 dollars, un sommet depuis fin juin.

Le cours du cuivre a bondi sur la semaine au London Metal Exchange (LME), reflétant l’optimisme des investisseurs sur la santé de l’économie mondiale, même si certains analystes appelaient à la prudence.

La tonne de cuivre a atteint vendredi 8’555 dollars, un sommet depuis fin juin.

Alors que les prévisions de récession se multiplient à travers le monde, c’est un rare signal positif pour l’économie: le cuivre, omniprésent dans l’industrie, de l’électronique à l’immobilier en passant par l’automobile, voit son prix évoluer au fil des prévisions de croissance, ce qui lui vaut le surnom de «Dr. Copper».

«La Chine émet des signaux qui laissent à penser que les restrictions anti-Covid vont être allégées», souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les confinements à répététion du premier importateur mondial de matières premières pesaient sur la demande.

Mais «avec les nuages de la récession qui s’amoncèlent sur plusieurs régions du monde, il est peut-être un peu tôt pour miser sur une reprise durable», prévient M. Hansen.

Vers 16H05 GMT (17H05 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.530,00 dollars vendredi, contre 8.099 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

L’or scintille face au dollar

Le prix de l’or a aussi grimpé sur la semaine, profitant de la faiblesse du dollar après des données sur l’inflation aux Etats-Unis, qui semble enfin ralentir.

Vendredi, le prix d’une once d’or a culminé à 1.766,64 dollars, un sommet depuis mi-août.

A 7,7% sur un an en octobre selon l’indice des prix à la consommation publié jeudi, l’inflation américaine est à son plus bas depuis janvier 2022, et moins élevée que prévu par les marchés.

Cela pousse les investisseurs à miser sur une politique monétaire moins stricte de la Réserve fédérale américaine (Fed), entraînant à son tour un recul du dollar.

Et quand le dollar, devise de référence du marché aurifère, recule, le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres monnaies augmente.

Par ailleurs, des taux directeurs moins relevés par la Fed font que le rendement devient moins attractifs pour les titres d’Etat américains, qui sont aussi des valeurs refuges et font donc directement concurrence à l’or.

Dans ce contexte, les investisseurs guettent tout indice sur la politique monétaire à attendre aux Etats-Unis.

«Le prochain grand mouvement de l’or pourrait être déclenché par un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, car si le marché du travail américain continue de résister la Fed pourrait être tentée de remonter ses taux plus vite», estime pour l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

L’once d’or coûtait 1.764,08 dollars, contre 1.681,87 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

Le cacao porté par une grève ivoirienne

Les prix du cacao ont poursuivi leur hausse sur la semaine, des informations sur une grève dans un des grands ports ivoiriens limitant les exportations du premier producteur mondial.

A Londres, le cours du cacao a atteint 2.059 livres sterling jeudi, un sommet depuis février 2020 avant de reculer en raison de la vigueur de la livre, tandis que sur le marché de New York, la tonne a atteint vendredi 2.577 dollars, un plus haut depuis mai 2022.

Une grève des dockers limite l’activité du port de San Pedro, le deuxième plus grand de Côte d’Ivoire, depuis plusieurs jours, rapporte la presse locale.

«Aucun camion ne peut être déchargé et aucune livraison de cacao n’a pu quitter le port de la semaine», rapportent les analystes de Commerzbank.

En revanche, «dès que les délais d’exportation seront réglés à la fin de la grève, les prix du cacao vont perdre de leurs gains car les agriculteurs s’attendent à ce que le rythme de la récolte s’accélère et soit plus abondante que l’année précédente», préviennent-ils.

À Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars 2023 valait 1.975 livres sterling vers 16H00 GMT, contre 1.996 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

À New York, la tonne pour livraison le même mois valait 2.521 dollars, contre 2.430 dollars vendredi dernier.

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