Matières premières: l’or brille et le sucre fond

AWP

2 minutes de lecture

L’once de métal jaune se maintient au-dessus de la barre des 1'700 dollars.

L’or a de nouveau grimpé cette semaine, flirtant avec son sommet en sept ans atteint la semaine précédente, dopé par les craintes provoquées par la chute des cours du pétrole.

Vendredi, le métal précieux déclinait légèrement après trois séances de hausse mais restait au-dessus de la barre symbolique des 1’700 dollars l’once, franchie mercredi.

Le 14 avril, il était monté jusqu’à 1’747,36 dollars, un niveau plus vu depuis fin 2012, avant de redescendre. Jeudi, le prix de l’once s’est arrêté à moins de 10 dollars de ce seuil.

«L’envie d’acheter le métal devrait rester stimulée par le chaos sur le marché du pétrole et par les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance mondiale» notamment, a commenté Lukman Otunuga, analyste pour FXTM.

Lundi, le cours du baril de WTI, la référence américaine, est tombé en territoire négatif pour la première fois de son histoire, les vendeurs étant prêts à payer pour qu’on les débarrasse de leurs barils avant qu’ils ne leur soient livrés.

L’or étant considéré comme une valeur refuge, il a tendance à s’apprécier en période d’incertitudes politiques ou économiques.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1’720,60 dollars vendredi vers 14H20 GMT (16H20 à Paris), contre 1’682,82 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Métaux inertes

Les prix des principaux métaux industriels étaient relativement stables cette semaine alors que le marché prenait connaissance de l’état des stocks en début d’année, qui se sont constitués ou ont augmenté sous l’effet du ralentissement de la demande induit par la pandémie de COVID-19.

Le Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) a fait état mercredi «d’importants excédents au cours des deux premiers mois de l’année», a constaté Daniel Briesemann, de Commerzbank.

Les réserves des principaux métaux industriels «sont soit en hausse par rapport à la même période l’an dernier, soit les marchés ont basculé d’une situation déficitaire à une situation excédentaire», a-t-il ajouté.

C’est par exemple le cas du cuivre, qui a vu son équilibre basculer en faveur de l’offre et a enregistré un excédent de 98’000 tonnes de janvier à février 2020, après un déficit de 197’000 tonnes sur l’ensemble de l’année 2019, selon les derniers chiffres du WBMS.

Le marché de l’aluminium a quant à lui vu son excédent grimper à 684’000 tonnes sur la même période, contre 492’000 tonnes sur l’ensemble de l’année dernière.

Une situation qui va «à l’encontre de toute reprise durable des prix des métaux», a estimé M. Briesemann.

Malgré ce surplus jugé «important», Warren Patterson et Wenyu Yao, analystes chez ING, se rassurent avec le début d’une reprise en Chine depuis lors qui apporte «du soutien au marché».

Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 5.149,00 dollars vendredi à 14H30 GMT (16H30 à Paris), contre 5’211,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’aluminium valait dans le même temps 1’506,00 dollars la tonne, contre 1’507,00 dollars vendredi dernier.

Le sucre se morfond

Les cours du sucre blanc à New York ont franchi un nouveau record à la baisse en douze ans cette semaine, sous les 10 cents la livre de sucre brut, fortement pénalisés par la chute historique des cours du pétrole et la cherté du dollar.

Les cours du pétrole bas exercent une très forte pression sur les cours du sucre car ils encouragent les raffineries à limiter l’utilisation de canne à sucre pour la production d’éthanol, ce qui a pour effet d’augmenter la disponibilité du sucre sur le marché mondial.

La faiblesse du réal brésilien «qui s’échange toujours à un niveau proche du plus bas historique contre le dollar américain» accentue la pression sur le prix du sucre, a expliqué Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

Quand la monnaie du Brésil, premier producteur mondial, est affaiblie, les exportateurs peuvent se permettre d’accepter des prix plus bas sur le marché international, puisqu’ils sont fixés en dollar et qu’ils réalisent ainsi un bénéfice en reconvertissant leurs gains en réais.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 310,80 dollars vers 14H50 GMT (16H50 à Paris), contre 330,00 dollars le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 9,83 cents, après avoir touché un plus bas depuis le mois d’octobre 2007 à 9,77 cents mardi, contre 10,53 cents sept jours auparavant.

A lire aussi...