Les flux de capitaux, dont les investissements direct étrangers (IDE), dans les pays émergents, hors Chine, n’ont pas souffert de la hausse des taux historique survenue ces deux dernières années, a souligné vendredi le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport, contrairement à ce qui a pu s’observer jusqu’ici.
Si la Chine a en revanche connu un fort recul des flux de capitaux en 2022 et 2023, le FMI estime que cela s’explique par d’autres raisons, notamment les risques de fragmentation de l’économie mondiale et l’anticipation d’un ralentissement durable de la croissance chinoise.
Mais ailleurs, «nous n’avons pas vu de crise des pays émergents» cette fois, se félicite le Fonds, malgré une forte hausse des taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed), qui historiquement entraîne une réorientation des flux de capitaux vers les Etats-Unis et avait été par le passé le point de départ des crises financières dans les pays émergents.
Les raisons se trouvent notamment dans des «fondamentaux économiques bien plus solides», alors que «la majorité des pays dispose aujourd’hui de cadres financier, monétaire et budgétaire qui ont été renforcés».
Cette tendance dans les pays émergents s’est inscrite dans un mouvement mondial marqué par un recul des flux de capitaux entrant dans le monde, qui sont passés de 5,8% du produit intérieur brut (PIB) mondial de 2017 à 2019 à 4,4% en 2022 et 2023.
Parmi ces capitaux, plus de 41% sont entrés aux Etats-Unis, quasiment le double de la proportion observée entre 2017 et 2019 et conséquence de la hausse des taux de la Fed. De même les flux sortant des Etats-Unis sont passés de 14% à 21%.
A l’inverse les capitaux entrant et quittant la Chine ont fortement reculé sur la période, de même que ceux passant par les grands centres financiers mondiaux, tels que Londres, Hong Kong ou Singapour.
«Cela peut être la conséquence d’une augmentation de la fragmentation des marchés financiers, mais également des stratégies de contournement de l’impôt par les grandes entreprises, dont la part dans les flux de capitaux a fortement décliné», tente d’expliquer le FMI.