Maïs, blé et soja montent entre sécheresse et commerce

AWP

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Les cours du blé, du maïs et du soja ont légèrement avancé cette semaine, profitant du temps sec dans plusieurs pays.

Les cours du blé, du maïs et du soja ont légèrement avancé cette semaine à Chicago, profitant du temps sec dans plusieurs pays tout en étant ballotés par les gros titres liés à la guerre commerciale sino-américaine.

Après avoir progressé en début de semaine grâce à une détente des relations entre les Etats-Unis et la Chine, le cours du soja a pris le chemin inverse dès mercredi à la suite d'une brusque montée de tensions entre les dirigeants des deux pays.

Washington a décidé mercredi de taxer à 25% au lieu de 10% un total de 200 milliards de dollars de biens importés de Chine. En représailles, Pékin s'est dite prête vendredi à imposer de nouveaux droits de douane sur l'équivalent de 60 milliards de dollars de biens importés.

Après cette annonce, le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow a affirmé que la Chine «ne devrait pas sous-estimer la détermination du président (Donald) Trump d'aller encore plus loin».

«L'élan du soja a été coupé par ces nouvelles», a observé Dan Cekander de DC Analysis. Pékin est le plus gros acheteur d'oléagineux américains et a déjà durci les barrières douanières sur ses achats.

«La question fondamentale est de savoir si la Chine va revenir acheter du soja américain», a affirmé Dewey Strickler de Watch Market Advisors, Pékin s'approvisionnant généralement en Amérique du Sud à cette période de l'année et jusqu'à la fin de l'été.

«Gardons à l'esprit que la Chine ne peut pas nourrir son bétail seulement avec la production de soja sud-américaine et des protéines alternatives», a ajouté le spécialiste.

CauchemarLes cours du blé, du maïs et du soja ont légèrement avancé cette semaine

Si cette guerre commerciale devait se poursuivre, M. Strickler estime que «le pire cauchemar de la Chine serait que le Brésil produise une récolte insuffisante cet hiver», forçant Pékin à se tourner d'autant plus vers les Etats-Unis.

Le boisseau pour novembre, le plus échangé, restait toutefois positif sur la semaine et s'échangeait vendredi vers 15H20 GMT à 8,9275 dollars, contre 8,8525 dollars une semaine auparavant.

Le maïs a également souffert de ces gros titres mais a profité de ventes américaines solides à l'étranger.

Un rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) a fait état jeudi de ventes hebdomadaires de 1,28 million de tonnes, dans le haut de la fourchette des estimations des analystes.

De plus, le cours du maïs a bénéficié d'après M. Cekander d'une forte hausse des prix du blé en Europe en raison des conditions de sécheresse qui sévissent actuellement sur le continent.

Jeudi, la tonne de blé a atteint 219,50 euros en cours de séance sur le marché européen Euronext, au plus haut depuis avril 2014.

«Le blé devient trop cher en comparaison avec le maïs, ce qui va aboutir à une portion plus grande de maïs dans la ration alimentaire du bétail. Alors que l'Europe est supposée importer 16 millions de tonnes de maïs pour la saison 2018-2019, ce chiffre pourrait par effet d'entraînement monter à 19 millions» et bénéficier aux exportations américaines, a-t-il noté.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, contrat le plus échangé, évoluait ainsi à 3,8300 dollars, contre 3,7625 dollars vendredi dernier à la clôture.

Le blé bénéficie depuis plusieurs séances des conditions de sécheresse dans de nombreuses zones de production du monde outre l'Europe, au Canada, autour de la mer Noire et en Australie.

Le cours à Chicago a avancé de près de 20% en trois semaines en raison de ces conditions.

«Cela finira par bénéficier aux exportations américaines bien que le processus de basculement soit généralement long», a affirmé M. Strickler.

Le boisseau de blé pour septembre, le plus échangé, cotait 5,6100 dollars, contre 5,3050 dollars la semaine précédente à la fermeture.

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