Le soja chute à un plus bas en neuf ans

AWP

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Le boisseau de soja a terminé vendredi à 8,3425 dollars contre 8,9450 dollars vendredi dernier à la clôture (-6,74%), atteignant un plus bas depuis 2009.

Le cours du soja coté à Chicago a chuté cette semaine à un plus bas en neuf ans, affecté par l’escalade des tensions commerciales entre Pékin et Washington et un rapport mensuel américain, le blé et le maïs baissant également.

Le boisseau de soja pour novembre, le plus échangé, a terminé vendredi à 8,3425 dollars contre 8,9450 dollars vendredi dernier à la clôture (-6,74%), atteignant un plus bas depuis 2009.

«La peur que la Chine puisse faire face aux besoins alimentaires de son industrie du bétail en excluant les Etats-Unis est très grande», a commenté Dewey Strickler de Watch Market Advisors.

Pékin a menacé Washington d’agir notamment sur ses importations de soja américain en réponse à la mise en place par les Etats-Unis de tarifs douaniers punitifs sur plusieurs milliards de dollars d’importations de produits en provenance de Chine.

«Actuellement c’est l’Amérique du Sud qui répond à ces besoins. Mais vers la fin de l’été, Pékin devra trouver une autre source d’approvisionnement, où une autre source de protéine. Ce besoin pourrait aussi être satisfait par des importations américaines de soja par le Brésil, le Japon ou de la Corée du sud, qui agiraient ainsi comme intermédiaires», a ajouté M. Strickler.

La Chine est le plus important acheteur de soja américain: elle en a commandé pour 12 milliards de dollars en 2017, soit environ 30% de la production du pays.

Conséquence directe de cette tension entre les deux pays, le département américain de l’Agriculture (USDA) a revu drastiquement à la hausse les perspectives de stocks américains de soja de fin de campagne à 98,2 millions de tonnes, soit une progression de 11,2 millions de tonnes (Mt), dans son dernier rapport mensuel sur l’offre et la demande de produits agricoles dans le monde (Wasde) publié jeudi.

La raison: la baisse des prévisions d’exportations américaines de 250 millions de boisseaux, à 2,04 milliards de boisseaux, qui pourrait découler de la guerre commerciale.

Qualité en hausse

Sur ce sujet, les ventes à l’étranger ne se sont déjà pas affichées au beau fixe cette semaine comme l’a montré un rapport hebdomadaire de l’USDA jeudi, affichant des statistiques en dessous des estimations du marché tant pour le soja que pour le maïs et le blé.

Le maïs a de son côté souffert cette semaine d’une réévaluation à la hausse de la production aux Etats-Unis, premier producteur mondial, en raison d’une révision à la hausse des surfaces cultivées.

Concernant le blé, le cours a reculé sur la semaine malgré s’être nettement repris depuis jeudi après la publication du rapport Wasde.

Celui-ci a revu fortement à la baisse la prochaine récolte mondiale de blé en raison de reculs dans les principales zones de production du monde, Union européenne, Russie et Ukraine, mais à l’exception des Etats-Unis.

Malgré cette reprise de vigueur, le cours s’est inscrit en baisse sur la semaine, affecté par l’amélioration surprenante de la qualité des récoltes de blé de printemps aux Etats-Unis, la récolte jugée «bonne» à «excellente» culminant à 80% selon un rapport hebdomadaire publié lundi par l’USDA, soit trois points de plus qu’une semaine auparavant.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, contrat le plus échangé, a clôturé vendredi à 3,5475 dollars contre 3,7300 dollars vendredi dernier à la clôture (-4,89%).

Le boisseau de blé pour septembre, le plus échangé, a terminé à 4,9350 dollars contre 5,1525 dollars il y a une semaine (-4,22%).

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