Les perspectives s’assombrissent pour l’industrie suisse

AWP

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L’indice PMI a chuté sur un mois de 5,1 à 50,3 points en mars. Il s’agit de la plus forte baisse depuis novembre 2008.

L’indice des directeurs d’achat (PMI) a fortement chuté en mars, tombant à son plus bas niveau depuis décembre 2015. Le baromètre de l’industrie helvétique, qui permet d’anticiper les attentes dans le secteur, réagissait négativement à l’assombrissement des perspectives en matière d’exportation.

L’indice PMI, compilé par Credit Suisse et procure.ch, a chuté sur un mois de 5,1 à 50,3 points en mars, se situant ainsi à peine au-dessus du seuil de croissance établi à 50 points, ont indiqué lundi les auteurs du sondage dans un communiqué. Il s’agit de la plus forte baisse depuis novembre 2008, trois mois après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers qui avait sonné le coup de départ de la crise financière.

«La baisse momentanée de l’indice PMI suisse est la conséquence de la faible croissance à l’étranger, notamment de l’industrie européenne», ont souligné les deux établissements, ajoutant que la morosité conjoncturelle observée chez le principal client des exportateurs helvétiques pénalisait ces derniers.

Le niveau du PMI en mars est également nettement inférieur aux attentes. Les économistes interrogés par AWP misaient sur un indice entre 53,0 et 54,2 points pendant le mois sous revue.

La totalité des sous-indicateurs ont perdu du terrain, notamment ceux mesurant la production (-7,8 points), les entrées de commandes (-5,4), les achats (-3,9), les délais de livraison (-4,3) et l’emploi (-3,7). Le recul observé au niveau des volumes d’achat et des stocks démontre que les sociétés ont commencé à réagir au ralentissement conjoncturel.

Dans les services, l’indice PMI s’est également contracté mais dans une moindre mesure. Le baromètre n’a reculé que de 1,3 à 54,4 points, se situant toujours en zone de croissance. Depuis son plus haut depuis mai 2018, ce baromètre a cependant continuellement perdu du terrain.

La consommation intérieure devrait néanmoins rester solide, grâce au niveau élevé de l’emploi. Dans l’ensemble, les spécialistes de Credit Suisse et procure.ch ne s’attendent pas à ce que l’économie suisse entre en récession, mais affiche un ralentissement. Cette situation ne devrait pas encourager la Banque nationale suisse (BNS) à remonter ses taux directeurs.

Rebond en 2020

L’indice PMI contraste avec d’autres baromètres. Vendredi dernier, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) avait en effet mis, temporairement du moins, un terme à la récente tendance baissière. Après quatre mois consécutifs de repli, le baromètre conjoncturel du KOF a gagné en mars 4,4 points, passant en l’espace d’un mois à 97,4 points.

Au niveau des PME, la situation semble également meilleure. Selon le baromètre établi par Raiffeisen, l’indice PMI des directeurs d’achat des petites et moyennes entreprises a progressé de 3,7 à 55,1 points en mars. Malgré les incertitudes économiques, les perspectives pour les PME semblent solides, ont estimé les économistes.

Toujours est-il que les prévisions de croissance pointent vers un ralentissement cette année, suivie par un rebond en 2020. Le KOF anticipe ainsi une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,0% en 2019, suivi d’une nette accélération l’exercice suivant à +2,1%.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) s’attend quant à lui à une hausse du PIB ces deux prochaines années de respectivement 1,1% et 1,7% et Credit Suisse sur 1,5% et 1,8%.

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