Les métaux industriels retrouvent de leur éclat

AWP

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Les prix ont commencé à se consolider après avoir souffert des inquiétudes de guerre commerciale en fin de semaine dernière.

Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement évolué a la hausse cette semaine, excepté l’aluminium qui a pu souffrir de l’instauration des taxes américaines.

Le cuivre, le nickel, le plomb, le zinc et l’étain se sont, eux, inscrits en hausse au terme d’une semaine écourtée par les congés de Pâques, le LME étant fermé vendredi et lundi prochain.

Après avoir souffert des inquiétudes de guerre commerciale en fin de semaine dernière, «les prix ont commencé à se consolider alors que les mesures annoncées initialement par Trump pourraient n’être qu’un moyen de mettre la pression sur ses partenaires pour négocier de meilleurs accords avec les Etats-Unis», ont fait remarquer les analystes d’UniCredit.

Donald Trump avait engagé un bras de fer commercial avec la Chine en menaçant de taxer lourdement certaines importations chinoises, à hauteur de 60 milliards de dollars.

Ce à quoi la Chine avait répliqué en évoquant des droits de douane sur 128 produits américains pour un montant de 3 milliards de dollars.

Les craintes d’une escalade ont pesé en début de semaine sur le billet vert. Comme les matières premières sont libellées en dollars, cela les rend moins cher pour les acheteurs utilisant d’autres devises.

Mais les récents pourparlers entre les deux pays font dire aux analystes que les menaces semblent plus s’apparenter à un outil de négociation qu’à de réelles options.

L’exception aluminium

L’aluminium a néanmoins fait figure d’exception dans cette remontée puisqu’il a de nouveau creusé ses pertes.

Début janvier, il avait atteint un sommet à 2.290 dollars, un record depuis près de six ans, mais au premier trimestre, le métal a chuté de plus de 12% pour atteindre jeudi 1.998,50 dollars, à son plus bas depuis plus de trois mois.

Outre un manque d’appétit des investisseurs financiers, les analystes de Commerzbank pensent que «les taxes américaines sur les importations, entrées en vigueur vendredi dernier, ont aussi contribué à la baisse du prix».

«Selon nous, l’offre d’aluminium est largement pourvue, il n’y a donc pas de raison fondamentale pour que les prix soient aussi élevés», ont-ils ajouté.

Les marchés gardaient également un oeil sur le marché chinois, alors que les mesures gouvernementales anti-pollution avaient conduit à la hausse des prix de fin 2017.

La production chinoise d’aluminium a décliné de 1,8% sur la période janvier-février, relève Unicredit, «mais le bureau national des statistiques a tendance à sous-estimer la production réelle. Le redémarrage des capacités après les restrictions de l’hiver devrait doper la production dans les prochaines semaines et mois», ont-ils nuancé.

Incertitudes sur le cuivre

Le cuivre a touché lundi son plus bas depuis plus de trois mois à 6.532 dollars la tonne, avant de se ressaisir sur la semaine.

«La demande est forte et devrait le rester» pour les analystes de Barclays qui souligne cependant que «la croissance de la demande de la Chine, le plus gros marché pour le cuivre, semble ralentir».

«L’immobilier chinois a continué à montrer des signes de faiblesse au premier trimestre», ont-ils précisé, anticipant une possible baisse des prix pour les prochains mois.

Mais des incertitudes existent aussi du côté de l’offre, notamment sur les plus de 7 millions de tonnes extraites au Chili, premier producteur mondial, et au Pérou, du fait des nombreuses renégociations de contrats qui doivent avoir lieu.

Pour les analystes de Barclays, «le risque d’interruption majeure à cause des grèves fait grimper les prix», exposant le cuivre à un «haut niveau de volatilité en 2018».

Un facteur aussi évoqué par UniCredit, «surtout alors que les grèves d’Escondida semblent prêtes à redémarrer».

Les grèves de la mine d’Escondida, la plus grande du monde, avaient fait chuter la production chilienne et fait grimper les prix mondiaux fin 2016.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6.743,50 dollars jeudi à 13H20 GMT, contre 6.660 dollars vendredi dernier à 15H30 GMT.

L’aluminium valait 2.015 dollars la tonne, contre 2.068 dollars.

Le plomb valait 2.413,50 dollars la tonne, contre 2.341,50 dollars.

L’étain valait 21.020 dollars la tonne, contre 20.850 dollars.

Le nickel valait 13.365 dollars la tonne, contre 13.210 dollars.

Le zinc valait 3.310,50 dollars la tonne, contre 3.219,50 dollars.

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