Les dettes privées s’accumulent dans le sillage de la pandémie

AWP

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Selon une enquête de la faîtière Dettes Conseils Suisse, 70% des services spécialisés de conseil en dette indiquent que le nombre de demandes de renseignements a augmenté depuis un an.

La perte de revenus liée à la pandémie fait grimper l’endettement des ménages gagnant moins de 6000 francs par mois. Les services spécialisés de désendettement de Suisse constatent une augmentation des demandes de renseignements depuis un an.

Selon une enquête de la faîtière Dettes Conseils Suisse (Dcs), menée depuis le début de la pandémie jusqu’au 1er mars, 70% des services spécialisés de conseil en dette indiquent que le nombre de demandes de renseignements a augmenté depuis un an. Et pour 27% d’entre eux, la hausse est même significative.

Pertes de revenus liées au chômage partiel, suppressions de postes et disparition de revenus d’appoint en sont responsables. Les services spécialisés s’attendent à une augmentation encore plus prononcée à l’avenir en raison du décalage entre le constat du besoin d’aide et le recours à celle-ci: les personnes concernées se présentent auprès d’un service spécialisé en moyenne cinq ans après s’être endettées.

Le centre de recherches conjoncturelles de l’EPF Zurich a réalisé une analyse des effets économiques de la pandémie. Il a constaté que 11% des ménages dont le revenu était inférieur à 4000 francs et 6% de ceux dont le revenu se situait entre 4000 et 6000 francs n’avaient pas d’autre choix que de s’endetter pour couvrir leurs dépenses courantes. Les personnes qui ont perdu leur travail (25%), en chômage partiel (11%) ou des travailleurs indépendants (13%) sont particulièrement touchées.

La dette moyenne des personnes venues dans un centre de conseil était de 71’063 francs (2018), a précisé Dsc à Keystone-ATS. Cela concerne surtout des impôts non payés pour 77% d’entre elles ou des primes d’assurance maladie (62%).

L’endettement est aussi souvent lié, dans 47% des cas, à des prêts à la consommation comme des petits crédits ou des leasings. Divers autres types de crédits sont concernés dans environ 30% des situations.

De plus, compte tenu de la dégradation de la situation, certaines personnes ne parviennent pas à respecter les plans de recouvrement, alors même qu’elles en sont déjà réduites au niveau du minimum vital. Pas moins de 20% des services spécialisés déclarent que c’est la raison pour laquelle les procédures d’assainissement échouent.

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