Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne ont échoué jeudi à s’accorder sur un cessez-le-feu en Ukraine au cours de leur première rencontre depuis le début de l’offensive de l’armée russe.
Sergueï Lavrov et Dmytro Kuleba ont campé sur leurs positions au cours de leurs discussions à Antalya (Turquie).
Le ministre ukrainien a déclaré que son homologue russe lui avait assuré que la Russie «allait continuer (son) agression jusqu’à ce que nous acceptions sa demande de capituler». Mais l’Ukraine «ne se rendra pas», a-t-il clamé.
L’armée russe a qualifié jeudi de «mise en scène» de «nationalistes» ukrainiens la frappe ayant visé la veille une maternité et un hôpital pédiatrique de la ville encerclée de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine.
«L’aviation russe n’a accompli aucune mission de destruction de cibles dans la région de Marioupol», a assuré le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.
Cette attaque qui a fait trois morts dont une fillette, a suscité une vague de condamnations internationales: «Crime de guerre odieux» pour l’Union européenne, usage «barbare» de la force contre des civils pour la Maison Blanche, acte «immoral» pour le Premier ministre britannique Boris Johnson ou encore «acte de guerre indigne» pour Emmanuel Macron.
Des chars russes sont arrivés jeudi à la lisière nord-est de la capitale ukrainienne Kiev, qu’ils menacent d’encercler après être déjà parvenus dans ses faubourgs nord et ouest.
Selon l’état-major ukrainien, les forces russes attaquent également sur d’autres fronts, dans l’est, les villes d’Izioum, de Petrovske, de Hrouchouvakha, de Soumy et d’Okhtyrka ou dans les régions de Donetsk et de Zaparojie.
La moitié de la population de l’agglomération de Kiev a fui en deux semaines, selon le maire de la capitale Vitali Klitschko, qui estime la population restante à «un peu moins de deux millions d’habitants».
Le ministère russe de la Défense a promis jeudi l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre aux Ukrainiens fuyant les combats de rejoindre son territoire, «chaque jour à partir de 10H00 du matin», alors que Kiev réclame des couloirs permettant l’évacuation de civils à l’intérieur de l’Ukraine.
Les couloirs allant «dans d’autres directions seront négociés avec la partie ukrainienne», a-t-il ajouté.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, réunis en sommet à Versailles, ont exclu jeudi toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.
Les dirigeants des 27 se sont réunis pour élaborer les réponses économiques et militaires au choc de l’invasion russe. «L’Europe a changé sous le coup de la pandémie, elle va changer plus vite et plus fort sous le coup de la guerre», a prédit le président français Emmanuel Macron.
Les pays du G7 ont appelé jeudi les pays producteurs de gaz et de pétrole à «augmenter leurs livraisons» pour faire face à la hausse des prix de l’énergie et aux risques de pénuries liés à l’invasion de l’Ukraine.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «a un rôle clé à jouer» alors qu’elle se refuse pour l’instant à accroître sa production pour soulager le marché, ont-ils ajouté.
«Vladimir Poutine a fait une grave erreur et va perdre cette guerre qu’il a commencée, à cause du courage et de la résilience et de l’inspiration qu’offrent ces braves Ukrainiens. Mais aussi à cause de l’unité, de la fermeté des pays alliés», a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une conférence de presse avec le président polonais Andrzej Duda à Varsovie.
Les États-Unis et leurs alliés européens envisagent d’imposer des sanctions supplémentaires à la Russie, a déclaré jeudi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, évoquant les «atrocités» contre les civils qui «semblent s’intensifier».
Le Conseil de l’Europe a fait jeudi un pas supplémentaire vers une possible sortie de la Russie, alors que Moscou assure ne plus vouloir «participer» à l’organisation internationale, dont il a été suspendu.
Le comité des ministres, organe exécutif du Conseil, «a décidé de consulter l’Assemblée parlementaire sur les mesures supplémentaires à prendre, en réponse aux graves violations par la Fédération de Russie de ses obligations statutaires comme Etat membre».
La Banque centrale européenne a décidé jeudi d’accélérer le retrait progressif de ses rachats de dette tout en se laissant le temps d’agir sur les taux, alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie assombrit les perspectives économiques en zone euro.
La vente du club anglais de football de Chelsea est suspendue en raison des sanctions annoncées jeudi par le gouvernement britannique contre son propriétaire russe Roman Abramovitch.
Le propriétaire du club de Premier League (1ère division anglaise) figure parmi sept riches et influents Russes proches du Kremlin ciblés jeudi par Londres.