Le KOF revoit ses prévisions conjoncturelles à la baisse

AWP

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Le PIB de la Suisse doit progresser de 2,6% en 2018, soit un taux inférieur aux 2,7% pronostiqués lors de la précédente estimation du Consensus KOF.

Les économistes le disent en choeur: la croissance économique suisse va ralentir en 2019. Qu’il s’agisse du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), du Consensus KOF ou de Credit Suisse, tous les instituts se montrent moins optimistes et s’attendent à un ralentissement l’année prochaine.

Les spécialistes du Seco ont abaissé leurs prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2019 à 1,5%, contre 2,0% auparavant. Le Consensus KOF leur a emboîté le pas, avec une progression escomptée à 1,6% au lieu de 1,7%. Credit Suisse se montre plus optimiste dans son Moniteur Suisse, avec une croissance attendue à 1,7% en 2019.

L’abaissement des prévisions intervient après celle de plusieurs autres établissements au cours des dernières semaines, à l’instar d’Economiesuisse début décembre.

Malgré la «très bonne tenue» du marché du travail, avec un taux de chômage attendu pour 2019 à 2,4%, les perspectives relatives à la consommation privée demeurent mitigées. «La timide hausse des salaires observée ces derniers temps, cumulée au renchérissement (escompté à 0,5% en 2019), a pour effet de réduire le pouvoir d’achat réel des ménages», a estimé le Seco.

Le consensus KOF se veut plus optimiste quant à l’évolution des prix à la consommation, les économistes tablant en moyenne à une inflation de 1,3% en 2019. Le taux de chômage est de son côté escompté à 2,6%.

De son côté, Credit Suisse considère que la croissance sera principalement dopée par la consommation privée en 2019, tandis que la contribution du commerce extérieur et la croissance des investissements diminueront l’année prochaine. Toutefois, l’accélération de la consommation privée ne sera pas à même d’enrayer le ralentissement des autres composantes de la demande, fait valoir la banque.

Risques conjoncturels

Le Seco identifie de nombreux risques susceptibles de peser sur la conjoncture mondiale et suisse, à l’instar du différend commercial entre les Etats-Unis et d’autres pays, le Brexit et le niveau élevé de l’endettement mondial.

En outre, des «incertitudes» sur les relations entre la Suisse et l’Union européenne pourraient peser sur l’investissement des entreprises. Le Seco estime également qu’avec les déséquilibres sur le marché immobilier plane le risque d’une «sévère correction».

Pour l’année en cours, tant le Seco que le consensus KOF tablent sur une croissance de 2,6%. Auparavant, ils tablaient sur respectivement 2,9% et 2,7%. Au troisième trimestre, la croissance a enregistré un brusque ralentissement, avec une contraction de 0,2%, explique le Seco.

L’économie devrait retrouver son élan en 2020, avec une croissance attendue à 1,7% par le Seco. Au bénéfice de la hausse des salaires réels, la consommation des ménages, en particulier, devrait retrouver de sa vigueur et les investissements continuer de progresser «à un rythme soutenu». Le taux de chômage devrait légèrement progresser à 2,5% et le renchérissement s’établir à 0,8%.

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