Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement révisé en hausse mardi sa prévision de croissance du Royaume-Uni pour cette année, mais prévient qu’en dépit d’un arrangement commercial avec Washington l’impact des droits de douane pèsera à plus long terme sur l’économie britannique.
La croissance, attendue à 1,2% cette année, sera dopée par une consommation des ménages plus robuste ainsi que par une «hausse des dépenses publiques» d’investissement prévue dans le budget présenté à l’automne, a développé le FMI dans un rapport.
Mais «les tensions commerciales mondiales réduiront le niveau du PIB britannique de 0,3% d’ici 2026», a prévenu l’institution économique, en raison des incertitudes qu’elles causent, du ralentissement chez les partenaires commerciaux du Royaume-Uni mais aussi de «l’impact direct» des droits de douane américains qui subsistent malgré l’accord.
La croissance attendue par le FMI est révisée en hausse par rapport à une hausse estimée de 1,1% dans ses projections publiées en avril. La prévision est maintenue pour l’an prochain, à 1,4%.
La ministre des Finances, Rachel Reeves, a salué dans un communiqué cette légère embellie, mettant en avant «trois nouveaux accords commerciaux» qui «protègent les emplois, stimulent les investissements et réduisent les prix».
Londres a conclu début mai un arrangement commercial avec Washington qui lui permet d’échapper partiellement aux droits de douane mis en place par Donald Trump. Le pays a aussi récemment signé un accord de libre-échange avec l’Inde et un «partenariat stratégique» avec l’Union européenne.
Mais si «ce sont des évolutions très positives», ces arrangements n’ont à ce stade «pas un impact macroéconomique important car ce sont des accords très sectoriels», a nuancé Luc Eyraud, chef de mission du FMI au Royaume-Uni, lors d’un point de presse.
«L’une des principales raisons de la révision à la hausse» de la croissance britannique «est le fait que le premier trimestre ait été très solide» notamment grâce à «des investissements des entreprises plus importants qu’anticipé», a-t-il précisé.
Le Royaume-Uni a connu sur les trois premiers mois de l’année une croissance de 0,7% de son produit intérieur brut (PIB), plus qu’espéré selon des chiffres publiés mi-mai par l’ONS, l’institut statistique britannique.
Mais l’activité du secteur privé au Royaume-Uni a reculé en avril et en mai, selon l’indice PMI Flash, ce qui fait dire aux économistes que l’activité économique pourrait se contracter au deuxième trimestre.
Le FMI prévient aussi, dans son rapport, que «la faible productivité continue de peser sur les perspectives de croissance à moyen terme» de l’économie britannique.