Le FMI recommande à la Fed d’accélérer la cadence pour relever ses taux

AWP

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«L’inflation est susceptible d’être plus élevée et de durer plus longtemps qu’on ne le pensait», ont déclaré l’économiste en chef du FMI Gita Gopinath et le directeur du Département des marchés monétaires Tobias Adrian.

Etant donné la récente vague d’augmentation des prix susceptible de durer aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) devrait passer à la vitesse supérieure pour réduire ses achats d’actifs ouvrant la voie à un relèvement des taux directeurs plus tôt courant 2022, estime vendredi le FMI.

Ce genre de recommandation directe en matière de politique monétaire est inhabituelle de la part du Fonds monétaire international.

Elle survient alors que la demande croissante associée à des goulets d’étranglement de l’offre et à des pénuries de matériaux clés tels que les semi-conducteurs, ont poussé le rythme de l’inflation à son plus haut niveau en trois décennies.

La banque centrale américaine a déjà signalé qu’elle supprimerait plus rapidement que prévu les mesures de soutien à l’économie, ouvrant la voie à une hausse des taux directeur au jour le jour avant la mi-2022.

De nombreux économistes s’attendent ainsi désormais à deux ou trois relèvements des taux l’année prochaine.

«L’inflation est susceptible d’être plus élevée et (de durer) plus longtemps qu’on ne le pensait», en particulier dans les économies qui se sont remises plus rapidement de la pandémie comme les Etats-Unis, ont déclaré l’économiste en chef du FMI Gita Gopinath et Tobias Adrian, directeur du Département des marchés monétaires dans une note de blog.

L’économie américaine étant proche de ses niveaux d’avant la pandémie et étant confrontée à un marché du travail tendu ainsi qu’à une poussée inflationniste, «il serait approprié que la Réserve fédérale accélère la réduction des achats d’actifs et avance le rythme des augmentations des taux directeurs», estiment-ils.

Le mois dernier, la Fed a commencé à ralentir son programme mensuel d’achat d’actifs mis en place pour consolider le système financier au début de la pandémie, lorsqu’elle a abaissé le taux d’emprunt de référence à zéro.

Le président de la Fed Jerome Powell a déclaré plus tôt cette semaine qu’il préconiserait de mettre fin à l’achat d’actifs plus rapidement. En d’autres termes, l’institution pourrait relever ses taux avant la fin du premier semestre de l’année prochaine.

Les responsables du FMI soulignent que les banquiers centraux doivent continuer à informer de leur politique à l’avance pour éviter de surprendre les marchés.

Il est «essentiel que les grandes banques centrales communiquent soigneusement leurs actions politiques afin de ne pas déclencher une panique sur les marchés qui aurait des effets délétères non seulement pour le pays concerné, mais encore sur l’étranger», ont ajouté Mme Gopinath et M. Adrian.

Compte tenu de «l’incertitude nettement plus élevée associée à Omicron», dernier variant du Covid-19, les décideurs devront surveiller les données de près, car une autre épidémie pourrait exacerber les problèmes d’approvisionnement, ont-ils poursuivi.

Cependant, ils continuent de croire que «l’inadéquation entre l’offre et la demande» s’atténuera avec le temps, «réduisant certaines pressions sur les prix dans les pays».

«Les retards d’expédition, de livraison et les pénuries de semi-conducteurs s’amélioreront probablement au second semestre 2022» et la demande va se tasser alors que les effets des mesures de relance du gouvernement vont s’arrêter, prévoient-ils.

La Fed tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire les 14 et 15 décembre.

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