Le FMI critique les efforts de la France pour réduire son déficit budgétaire

AWP

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La directrice générale Kristalina Georgieva estime que le gouvernement français doit profiter du retour de la croissance pour «en faire plus».

La France «peut faire plus» pour réduire son déficit budgétaire en profitant du retour de la croissance en Europe, a déclaré jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, alors que le pays a été épinglé par Bruxelles.

«Les pays qui ont une dette et un déficit relativement élevés, en ce moment où l’économie se porte mieux que prévu, devraient en profiter et être plus déterminés pour réduire leur dette et leur déficit», a déclaré Mme Georgieva, interrogée sur la situation en France, en marge d’une réunion des ministres des Finances de l’UE à Luxembourg.

La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE, dont la France où les promesses de dépenses se multiplient pourtant à dix jours d’élections législatives.

«Les pays avec une dette et un déficit élevés ne peuvent pas avancer avec succès vers l’avenir en portant ce fardeau sur leurs épaules. Ils doivent l’alléger», a déclaré la patronne du FMI.

Mais «ce sont des décisions que les pays doivent prendre pour eux-mêmes, bien sûr en consultation et en coordination avec les institutions européennes», a-t-elle ajouté, refusant de commenter les propositions des différents partis politiques en France.

«Ce sont les Français qui choisissent leur gouvernement et c’est le gouvernement qu’ils choisissent qui décide des politiques à mener», a-t-elle dit.

Les sept pays épinglés mercredi par Bruxelles ont dépassé l’an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Le FMI a publié jeudi un rapport sur l’économie de la zone euro. Le Fonds anticipe une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% cette année pour les vingt pays partageant la monnaie unique, contre 0,4% l’an dernier. Il table sur une nouvelle amélioration à 1,5% en 2025.

L’institution estime également que l’inflation va continuer de refluer et prévoit qu’elle revienne «dans la deuxième moitié de 2025» à sa cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE).

La hausse des prix à la consommation a atteint 2,6% en mai dans la zone euro, très loin du record de 10,6% atteint en octobre 2022 en pleine flambée des tarifs de l’énergie après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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