Le dollar se renforçait face à l’euro jeudi, les craintes pour la santé de l’économie mondiale incitant les investisseurs à se réfugier dans le billet vert.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro perdait 0,31% face au billet vert, à 1,1104 dollar.

La monnaie unique poursuivait sur sa tendance de la veille face à la devise américaine, l’ensemble des marchés actions ayant dévissé après des signes précurseurs de récession.

«Quand le rendement (des obligations américaines) à dix ans est tombé sous celui à deux ans hier, les marchés ont commencé à paniquer», a expliqué Hussein Sayed, analyste chez FXTM, pour qui «le compte à rebours de la récession vient de commencer».

L’inversion de la courbe des taux, même si elle n’a été que temporaire, est particulièrement redoutée des marchés financiers car elle est généralement un signe avancé d’une crise économique. La dernière fois que le taux d’intérêt sur les bons du Trésor américains à dix ans est passé sous celui des bons à deux ans, c’était en 2007.

«Les investisseurs ont continué aujourd’hui à manifester leur aversion pour le risque. Quand il y a un vent de panique, ils se réfugient vers des valeurs sûres», dont le dollar fait partie, a souligné Greg Anderson, responsable de la stratégie du marché des changes chez BMO.

L’euro a également perdu du terrain face au dollar après la publication jeudi d’une interview d’un responsable de la Banque centrale européenne dans le Wall Street Journal.

«Il est important que nous élaborions un ensemble de mesures importantes et percutantes pour septembre», à l’occasion de la prochaine réunion de l’institution, a déclaré Olli Rehn, gouverneur de la banque de Finlande.

Selon lui, il est également préférable de «dépasser» les attentes du marché que d’être «en dessous».

Fin juillet, la BCE avait ouvert la voie à une série de remèdes anti-crise, allant d’une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette, en brossant un sombre tableau des perspectives économiques en zone euro.

Un assouplissement monétaire dans le but de stimuler l’activité économique a également pour conséquence de rendre la devise moins rémunératrice, et donc moins attractive pour les cambistes.