Le dollar porté par la Fed mais surtout par l’aversion au risque

AWP

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Vers 21h40, le billet vert gagnait 0,55% face à la monnaie unique, à dollar pour un euro.

Le dollar était conquérant jeudi, soutenu par le discours volontariste de la banque centrale américaine (Fed) mais surtout par un coup de froid sur les marchés boursiers et une atmosphère générale d’aversion pour le risque.

Vers 20H40 GMT, le billet vert gagnait 0,55% face à la monnaie unique, à dollar pour un euro.

La journée aura été très chahutée pour les deux devises vedettes.

La devise commune à 19 pays européens avait initialement décollé sur la foi de propos jugés très offensifs de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.

«Nous devons aller plus loin» en matière de durcissement monétaire, a notamment averti la responsable, qui a même fait état de futures hausses de taux «significatives», c’est-à-dire vraisemblablement supérieures à un quart de point.

Les cambistes voient désormais le principal taux de la BCE, qui rémunère les liquidités bancaires mises en réserve chez elle, approcher 3% en juin, contre 2% actuellement.

Ces propos ont fouetté l’euro, qui est monté jusqu’à 1,0735 dollar pour un euro, une première depuis début juin, il y a plus de six mois.

Mais «l’effondrement des Bourses, paniquées par l’évolution des taux d’intérêt, a déclenché une grosse vague d’achats de dollar, en tant que valeur refuge», a expliqué Joe Manimbo, de Convera.

L’euro est même brièvement repassé sous 1,06 dollar (1,0593) avant de se reprendre.

«Pour l’instant, le dollar sort gagnant» de la séquence chargée qui a vu Fed, BCE, Banque d’Angleterre (BoE) et Banque nationale Suisse (BNS) communiquer en à peine deux jours, et relever, chacune, son principal taux d’un demi-point, selon Joe Manimbo.

«Mais à mesure qu’on entrera dans 2023, l’euro pourrait reprendre l’avantage car la BCE devrait être plus agressive que la Fed contre l’inflation», selon l’analyste.

La livre sterling, elle, aura été la grande perdante de la journée, bien que la BoE ait choisi, comme ses grandes partenaires, de relever son taux directeur d’un demi-point, à 3,5%.

Le fait que deux des membres du Comité de politique monétaire aient voté en faveur d’un statu quo «était moins agressif que prévu» sur le plan monétaire, selon les économistes de Pantheon Macroeconomics, ce qui a pénalisé la livre.

Pour Pantheon Macroeconomics, la Banque d’Angleterre pourrait chercher à réduire les attentes du marché en matière de trajectoire monétaire.

Les opérateurs tablent encore sur un taux proche de 6% d’ici juin.

La livre est tombée jeudi à son plus bas niveau depuis une semaine face au dollar, tandis que l’euro a, lui, grimpé à un sommet de quasiment un mois face à la devise britannique.

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