Le dollar est sans vigueur jeudi, lesté par le manque d’annonces concrètes sur les droits de douane que Donald Trump a brandi tout au long de sa campagne, ainsi que par quelques prises de bénéfices.
Vers 19H10 GMT, le billet vert lâchait 0,12% par rapport à la monnaie européenne, à 1,0423 dollar. Plus tôt, il était descendu jusqu’à 1,0438.
Le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de six devises, abandonnait également 0,12%.
«La progression du dollar semble un peu à bout de souffle», a commenté auprès de l’AFP Shaun Osborne, analyste de Scotiabank.
«Les marchés décident peut-être de prendre quelques bénéfices, (...) alors que les annonces concrètes sur les droits de douane restent absentes», a-t-il ajouté.
Avant son élection, Donald Trump s’était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois.
La perspective de cette politique inflationniste, parmi d’autres mises en avant par le républicain, avait propulsé le billet vert dans la foulée de l’élection.
Le «buck» - autre surnom de la monnaie américaine - a gagné de la vitesse «en prévision d’une politique agressive sur les droits de douane introduite par la Maison Blanche rapidement ou certainement dans les premiers jours de l’administration», a noté M. Osborne.
Trump a en effet annoncé qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février dans la foulée de son investiture lundi.
Mardi soir, le nouveau président américain a aussi assuré que son gouvernement discutait «de 10% de droits de douane sur les produits chinois», «sans doute pour le 1er février». Il s’agirait de droits douaniers d’une ampleur bien inférieure aux 60% évoqués précédemment par M. Trump.
Surtout, aucun décret en ce sens n’a été signé pour le moment.
«Plus les marchés attendent que des mesures concrètes soient prises en matière de droits de douane -qui sera touché, avec quelle intensité, et combien de temps ces droits de douane dureront - plus le dollar risque de glisser», a conclu M. Osborne.