Le dollar monte après l’explosion des inscriptions au chômage aux USA

AWP

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Vers 21h, l’euro perdait 1,06% face au billet vert, à 1,0848 dollar.

Le dollar montait franchement face à l’euro jeudi, profitant de son statut de valeur refuge après l’explosion du nombre de demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis la semaine dernière.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro perdait 1,06% face au billet vert, à 1,0848 dollar.

Face à un panier composé des principales devises mondiales, le billet vert s’appréciait de 0,59%.

«Le dollar américain a profité d’un regain d’intérêt pour les valeurs refuges après les derniers chiffres sur les demandes hebdomadaires d’allocations chômage», remarque Joe Manimbo, de Western Union.

En pleine crise de la pandémie de coronavirus, qui a forcé nombre d’Etats américains à recommander des mesures strictes de confinement, quelque 6,6 millions de personnes ont demandé à bénéficier des allocations chômage la semaine dernière, a rapporté le ministère du Travail.

Au total, ce sont près de 10 millions de personnes qui se sont inscrites au chômage en deux semaines, un chiffre «qui a douché l’espoir de voir l’économie rebondir en forme de V», c’est-à-dire directement après avoir touché un plancher, estime M. Manimbo.

Les autres scénarios, en forme de U ou de L, impliquent une période plus ou moins longue de stagnation de l’activité avant un réel redressement de la croissance.

«Le dollar américain est dans une situation étrange, les investisseurs cherchant à conserver leurs positions en dollar, considéré comme une valeur refuge, malgré la nette érosion de l’économie américaine», a réagi Sebastien Clements, analyste pour OFX.

«Avec l’épidémie de Covid-19, qui ne montre aucun signe de fatigue, et les perturbations des échanges commerciaux, l’attrait du dollar en tant que valeur refuge aussi bien qu’en tant que monnaie de réserve mondiale continue à progresser», a aussi observé Samuel Siew, analyste pour Phillip Futures.

La vigueur du dollar est d’autant plus notable que la Réserve fédérale américaine a annoncé ces dernières semaines de nombreuses mesures pour inonder le monde de dollars et éviter la pénurie, sans que cela ne l’ait fait chuter, même s’il a connu une forte volatilité.

A présent, les investisseurs vont s’intéresser au rapport mensuel sur l’emploi, attendu vendredi. Mais celui-ci ne prendra pas entièrement en compte les mesures de confinement massives imposées progressivement dans plusieurs Etats américains depuis mi-mars, qui ont obligé de très nombreuses entreprises à fermer ou à réduire drastiquement leur activité.

Quant à l’euro, il souffre du fait qu’»il n’y a(it) pas d’accord sur la manière de soutenir les pays membres les plus affectés par le virus», avait signalé Thu Lan Nguyen, analyste pour Commerzbank.

Mardi, l’Allemagne s’est dite «prête» à «faire jouer la solidarité européenne» mais continue de refuser toute mutualisation des dettes, comme cela a été demandé par plusieurs pays membres de la zone euro, dont la France.

«Ce n’est pas un signe positif que l’UE ne soit pas capable de travailler ensemble pendant une crise aussi difficile qui ne peut même pas être imputée à un pays en particulier», a ajouté Thu Lan Nguyen.

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