L’euro recule encore face au dollar, très recherché

AWP

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Vers 21h, l’euro perdait 0,91% face au billet vert, à 1,0958 dollar.

L’euro reculait encore mercredi face au dollar, qui profitait de son statut de valeur refuge dans un marché encore marqué par les craintes de voir l’économie particulièrement souffrir de la pandémie de coronavirus.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro perdait 0,91% face au billet vert, à 1,0958 dollar.

Depuis le début de l’année, «le marché des devises s’inspire largement du marché des actions pour fixer sa propre tendance», remarque Kathy Lien, de BK Asset Management.

Au vu du repli des indices mercredi, de Tokyo à Wall Street, «il n’est pas surprenant de voir l’euro, les dollars canadien, australien et néo-zélandais tomber face au billet vert. Les devises les plus recherchées restent le dollar américain et le yen japonais», souligne-t-elle.

Les conséquences économiques de la pandémie ont engendré particulièrement un regain d’intérêt pour la monnaie américaine, devise dans laquelle sont libellées de nombreuses dettes, «au point que la liquidité a été (récemment) le moteur du marché des changes, indépendamment des fondamentaux», a souligné Olivier Korber, analyste Société Générale.

En réponse, la Réserve fédérale américaine (Fed) a mis en place mardi un nouveau dispositif permettant à des banques centrales étrangères, notamment, d’avoir facilement accès à des dollars en échangeant «temporairement» leurs bons du Trésor américain contre des billets verts.

«C’est encore quelque chose que nous n’avions pas vu durant la crise financière et cela illustre le fait que la Fed fait ce qu’il faut pour maîtriser les inquiétudes concernant la liquidité», a commenté Naeem Aslam, analyste pour Avatrade.

Mais, selon lui, «si la Fed continue ainsi, la valeur du dollar va fortement baisser car le public va perdre confiance» dans l’institution.

A travers ces mesures ultra-accommodantes, la Réserve fédérale américaine souhaite éviter une pénurie de dollars dans une situation où l’économie est paralysée. Mais en augmentant l’offre de billets verts, elle lui fait perdre de sa rareté et donc, en théorie, de sa valeur.

Mercredi, l’annonce de la destruction de 27.000 emplois privés en mars aux Etats-Unis, selon l’enquête mensuelle ADP, et une nouvelle contraction de l’activité manufacturière dans le pays ce même mois, selon l’indice ISM, n’a pas fait fléchir le dollar outre mesure.

Ces deux statistiques n’étaient pas aussi catastrophiques qu’attendu par les analystes dans la mesure où les mesures de confinement ont commencé à vraiment frapper les Etats-Unis à la mi-mars.

Du côté de l’euro, «malgré une croissance solide inattendue des ventes de détails en Allemagne, les indicateurs PMI sur l’activité dans le secteur manufacturier dans la zone euro ainsi qu’au Royaume-Uni ont été révisés à la baisse», remarque Mme Lien.

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