Le conseiller d’Etat genevois s’est finalement rendu à la réunion convoquée par la présidente du PLR Suisse. Il a répété qu’il n’entendait pas démissionner.
Le comité directeur du PLR suisse a demandé mercredi la démission de Pierre Maudet. Convoqué lundi par son parti, le Genevois avait d’abord esquivé l’invitation, prétextant une séance du Conseil d’Etat, avant de faire le déplacement en début d’après-midi.
Pour Petra Gössi, présidente du parti suisse, Pierre Maudet n’a pas apporté d’éléments susceptibles de restaurer la confiance, a-t-elle expliqué lors d’un point de presse en début de soirée. Le Genevois a été informé de cette décision après son départ, a-t-elle précisé. Elle n’a toutefois pas souhaité s’exprimer sur les détails des discussions.
«Je ne comprends pas son comportement», a-t-elle lancé aux journalistes groupés devant les portes du groupe au Palais fédéral. «Il n’a rien fait pour faire changer la décision.» Au vu des éléments apportés par le conseiller d’Etat, le comité directeur a demandé à l’unanimité à Pierre Maudet de démissionner.
«Cette décision lui appartient», a souligné Philippe Bauer (PLR/NE), rapporteur de la section latine du groupe parlementaire. Pierre Maudet «doit prendre ses responsabilités», estime le Neuchâtelois. Et de rappeler que le parti ne peut pas le contraindre à quitter ses rangs.
«Mon agenda s’est libéré», avait déclaré plus tôt dans la journée Pierre Maudet sur les images diffusées en ligne par la RTS. Mardi, les services du magistrat avaient indiqué qu’il n’entendait pas aller à Berne pour s’expliquer devant les instances du PLR Suisse sur ses démêlés judiciaires liés à son voyage à Abu Dhabi.
A l’issue de cette rencontre mercredi, il a répété qu’il n’entendait pas démissionner «à ce stade». Répondant aux médias, il s’est dit content d’avoir pu exprimer son point de vue au PLR Suisse compte tenu du fait que l’accord d’apaisement conclu avec le PLR Genève «a été rompu dans l’intervalle.»
«Dans ces circonstances de crise, on garde la tête froide», a déclaré M. Maudet, critiquant les «acrobaties statutaires» du PLR genevois.» «La seule chose qui compte est le contact avec la base et le fait qu’elle puisse s’exprimer», a-t-il relevé, faisant référence à la demande de ses partisans pour une assemblée générale extraordinaire qui n’aura vraisemblablement pas lieu avant janvier.
Or c’est précisément le fait que Pierre Maudet n’a pas opté pour le retrait de cette assemblée qui crispe le président du PLR Genève Alexandre de Senarclens, alors que le comité directeur voulait «maintenir l’unité». «Nous sommes arrivés à un point de non-retour», constate M. de Senarclens dans un entretien au Temps mercredi.
Le président du PLR genevois s’est prononcé en faveur d’une démission du conseiller d’Etat. Il soumettra cette démission au vote du comité directeur lundi. En cas de refus, la présidence démissionnera, a fait savoir M. de Senarclens.
A la question de savoir s’il compte démissionner, le conseiller d’Etat a répondu que «ce n’est pas prévu à ce stade». Il compte attendre les décisions de la justice et des autorités fiscales.
Depuis la mise en prévention du magistrat, la presse a révélé que sa contribution personnelle au parti a été payée par un tiers. Le président du gouvernement genevois Antonio Hodgers a fait savoir mercredi aux médias que M. Maudet a demandé à l’administration de revoir ses déclarations fiscales sur dix ans.
Dans le cadre de l’ouverture d’un bar lié aux organisateurs du voyage controversé, le directeur du Service de police du commerce est poursuivi pour abus d’autorité. Tout en contestant les accusations portées contre lui, ce haut fonctionnaire a obtenu sa suspension provisoire, a indiqué à Keystone-ATS le porte-parole du conseiller d’Etat Mauro Poggia, confirmant une information du Temps.