Après une chute en 2019 et 2020, la production d’électricité à base de charbon devrait rebondir de 9% cette année, pour atteindre un nouveau record historique (10.350 TWh).
La demande de charbon, première source d’émissions de CO2, pourrait atteindre de nouveaux records historiques dès 2022 après une forte hausse cette année, a mis en garde l’Agence internationale de l’énergie (AIE) vendredi.
Après une chute en 2019 et 2020, la production d’électricité à base de charbon devrait rebondir de 9% cette année, pour atteindre un nouveau record historique (10.350 TWh), indique l’agence parisienne dans un rapport.
Ce rebond a été causé par la reprise économique mondiale, trop rapide pour être alimentée par les seules sources d’énergie bas carbone, ainsi que par les prix élevés du gaz - qui rendent le charbon plus compétitif économiquement.
La demande totale de charbon (incluant non seulement l’électricité mais aussi la production de ciment, d’acier...) devrait pour sa part augmenter de 6% cette année, selon les calculs de l’AIE.
Elle sera encore inférieure aux niveaux records de 2013 et 2014 mais ces derniers pourraient être bientôt dépassés.
«Selon la météo et la croissance économique, la demande totale de charbon pourrait atteindre de nouveaux records dès 2022 et rester à ces niveaux les deux années suivantes, soulignant la nécessité d’actions politiques rapides et fortes», alerte l’AIE.
Sans ces mesures «pour faire baisser les émissions liées au charbon – d’une façon juste, abordable et sûre pour ceux qui sont concernés – nous n’aurons que peu de chances, voire aucune, de limiter le réchauffement à 1,5°C», met en garde Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE.
Le marché du charbon est dominé par l’Asie, avec l’Inde et la Chine comptant pour les deux-tiers de la demande mondiale.
«Les engagement pour la neutralité carbone de nombreux pays – dont la Chine et l’Inde – devraient avoir des implications très fortes pour le charbon», souligne Keisuke Sadamori, un responsable de l’AIE cité dans un communiqué. «Mais cela n’est pas encore visible dans nos prévisions de court terme, reflétant le fossé énorme entre les ambitions et l’action», regrette-t-il.
Lors de la COP 26 de Glasgow sur le climat en novembre, le charbon a été désigné explicitement comme l’un des principaux responsables du changement climatique. Mais l’Inde et la Chine sont parvenues au dernier moment à atténuer la formulation finale de l’objectif en «réduction» au lieu de «sortie» du charbon.
La Chine et l’Inde devront «s’expliquer» sur cette décision, avait déclaré le président de la COP26, Alok Sharma.