Le chômage en hausse au mois d’août, les jeunes très touchés

AWP

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Le taux de chômage atteint 3,3%, contre 3,2% en juillet, a précisé le Secrétariat à l’économie (Seco).

Le nombre de chômeurs inscrits sur les registres des Offices régionaux de placement (ORP) a progressé en août, tant sur un mois que sur un an, atteignant 151’111 personnes. Les jeunes sont particulièrement concernés. Les mesures de réductions de l’horaire de travail ont toutefois été d’une grande efficacité pour contenir la hausse du chômage.

Sur un an, le nombre de chômeurs a bondi de 51,8% soit 51’559 personnes supplémentaires inscrites sur les registres des ORP.

Le taux de chômage atteint 3,3%, contre 3,2% en juillet, a précisé mercredi le Secrétariat à l’économie (Seco). En août 2019, il s’inscrivait à 2,1%.

Les jeunes de 15 à 24 ans ont été particulièrement touchés par la hausse. Dans cette catégorie, le nombre de sans-emploi a progressé de 13,7% sur un mois et de 54,8% sur un an, pour un taux de chômage de 3,9%.

A cause de la crise sanitaire, beaucoup d’apprentis ne sont pas parvenus à trouver du travail après avoir terminé leur formation, explique dans une téléconférence Boris Zürcher, responsable de la direction du travail pour le Seco.

Certes, il est fréquent que le taux de chômage des jeunes progresse au mois d’août, dans la mesure où les formations prennent souvent fin à cette période, néanmoins la progression observée est «l’une des plus élevées au cours des dernières années».

Habituellement, la plupart des jeunes trouvent un emploi au cours de l’automne ou de l’hiver, reste à savoir si cela sera également valable dans le contexte actuel marqué par la pandémie de coronavirus, observe M. Zürcher.

Dans la catégorie des chômeurs âgés de 50 à 64 ans, la progression mensuelle reste limitée (+0,8%) mais reste anormalement élevée (+45,2%) en rythme annuel.

La crise a également pesé pour les chômeurs de longue durée, qui sont désormais 23’807, un chiffre en hausse de 74,9% sur un an. Au total, 58,1% des chômeurs inscrits auprès des ORP l’étaient depuis un à six mois, 26,2% depuis sept à douze mois et 15,8% depuis plus d’un an.

Par région, la Suisse alémanique affiche un taux de chômage de 2,8%, contre 4,3% pour la Suisse romande et le Tessin. Le taux de chômage des étrangers s’établissait à 5,5%, plus de deux fois supérieur à celui des confédérés (2,4%).

En tout, le nombre de demandeurs d’emploi a bondi de 39,7% à 237’215 personnes.

Le chômage partiel sauve les meubles

En juin 2020, les réductions de l’horaire de travail ont touché 488’312 personnes, soit 45,2% de moins que le mois précédent. Le nombre d’entreprises ayant eu recours à de telles mesures a diminué de 52,4% à 52’405. L’année précédente à la même époque, le chômage partiel ne concernait que 84 entreprises, touchant 1507 personnes, rappelle le Seco.

Sans cette mesure de soutien à l’emploi, le taux de chômage aurait progressé beaucoup plus fortement au cours de la crise, probalement à plus de 10% en mars (contre 2,9%) et plus de 20% en avril (contre 3,3%). Ce taux estimé se serait ensuite probablement réduit à 8% en juin, selon les calculs du Seco.

«Le chômage partiel a été une aide énorme pour empêcher le taux de chômage d’exploser», a expliqué M. Zürcher. La mesure a toutefois coûté des milliards, à fin août le coût avoisinnait 6,7 milliards.

Dans plusieurs branches, le chômage partiel est encore très utilisé, avec 32% dans la restauration et l’hôtellerie ou 20% dans l’industrie manufacturière en juin, mais la tendance est au repli, comme en témoigne la diminution du nombre de prédemandes approuvées.

En septembre, les demandes ont été validées pour 422’100 collaborateurs, soit environ 8% des actifs. Au plsu fort de la crise, des autorisations ont été octroyées pour 1,9 millions de travailleurs.

Le Seco ne table pas sur une vague de faillites et de licenciements. Entre les mois de mars et d’août, 139 entreprises ont annoncé des programme de suppressions de postes pour 8000 emplois.

D’après les données provisoires des caisses de chômage, le nombre des personnes qui avaient épuisé leur droit à l’indemnité en juin se montait à 25’ personnes. Pendant la durée de validité de l’ordonnance Covid-19 assurance-chômage, tous les ayants droit peuvent percevoir au maximum 120 indemnités journalières de plus.

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