Le bitcoin à nouveau électrisé

AWP

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Vers 05h00 mercredi, le bitcoin se rapprochait de son plus haut annuel de 13’880 dollars sur la plateforme d’échanges Bitstamp, pour une capitalisation de 231 milliards de dollars.

Le bitcoin reprend son envolée en milieu de semaine, à plus de 13’000 dollars. La principale cryptomonnaie a plus que triplé de valeur depuis le début le début de l’année, portée par l’intérêt croissant d’investisseurs institutionnels. De quoi inciter notamment une petite société genevoise à sortir du bois.

Vers 05h00 mercredi, le bitcoin se rapprochait de son plus haut annuel de 13’880 dollars sur la plateforme d’échanges Bitstamp, pour une capitalisation de 231 milliards de dollars, contre 202 milliards une semaine plus tôt. «L’intérêt marqué de gros d’investisseurs chinois qui y voient une alternative aux devises traditionnelles est un facteur décisif», a déclaré à AWP Julien Hawle, de Bank Frick.

Cette nouvelle envolée survient après que le bitcoin a longtemps végété autour des 3500 dollars, sa valeur en début d’année. Des obstacles restent à surmonter, mais elle pourrait rapidement revisiter son pic à près de 20’000 dollars de décembre 2017.

«Il semble que le bitcoin se prépare pour une grande cassure vers le haut, car l’intérêt des acteurs institutionnels ne manifeste aucun signe de ralentissement», relève ainsi Edward Moya, stratégiste pour le courtier Oanda, cité sur livemint.com.

Crypto sur les trams

Ces développements s’inscrivent dans le sillage du projet de monnaie numérique de Facebook (libra) et le rapide développement de la blockchain, qui font peu à peu entrer la cryptoéconomie dans le grand public. Une petite société genevoise, Crypto Conseil Suisse, en profite pour surfer sur la vague. Elle a lancé une campagne d’affichage de plusieurs mois sortant des sentiers battus - pour ce type d’activités - en se présentant en grand sur des trams de Genève.

Âgée de moins d’un an, Crypto Conseil Suisse, qui propose des solutions de stockage, vise notamment à mieux faire connaître du grand public ces nouvelles technologies et le monde de la «crypto», d’où le choix d’une campagne inédite et «disruptive».

Responsable financier de la société et l’un des trois associés, Andrew Reistad voit dans le bitcoin la «nouvelle monnaie refuge», eu égard notamment à la méfiance de la population face aux monnaies des banques centrales qui usent de la planche à billets et à la perte de valeur de nombreuses monnaies nationales. «Le bitcoin, c’est comme un carnet d’épargne pour votre enfant», assure-t-il.

Les doutes et incertitudes, en matière de réglementation notamment, restent toutefois nombreux et la communauté financière ainsi que les politiques sont divisés sur l’attitude à adopter face aux bouleversements. Certains voient dans le libra la validation du modèle des cryptomonnaies d’une façon générale, d’autres un risque majeur: «Seul un imbécile pourrait confier à Facebook son destin financier», a ainsi estimé le prix Nobel d’économie 2001 Joseph Stiglitz dans une récente tribune.

En attendant, les fronts restent toujours aussi irréconciliables: il y a ceux qui, comme John McAfee, co-créateur du logiciel antivirus du même nom, qui prévoient que la principale cryptomonnaie atteindra le million de dollars dans un avenir proche (dès fin 2020) et d’autres comme Charlie Munger, associé de Warren Buffett chez Berkshire Hathaway, qui l’estime «sans valeur» et le compare à de «l’or artificiel».

Mais quelle que soit l’évolution des cryptomonnaies, les jetons d’investissement («security tokens», comparables à des actions mais destinés à des sociétés non cotées) et la blockchain semblent en passe de transformer l’économie en profondeur. Le phénomène n’a pas encore vraiment touché le grand public, mais tout pourrait basculer très vite et «bouleverser nos vies plus rapidement qu’internet», a ainsi affirmé récemment Don Tapscott, spécialiste mondialement reconnu du secteur.

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