Le «roi dollar» au plus haut depuis près de 20 ans

AWP

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Le Dollar Index grimpait de 0,72% à 103,70 points, proche de son sommet de décembre 2002 touché jeudi à 103,93 points.

Le «roi dollar» confortait son règne lundi, approchant son plus haut niveau depuis presque 20 ans face aux principales monnaies, dopé par les attentes d’un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.

Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres devises, grimpait de 0,72% à 103,70 points, proche de son sommet de décembre 2002 touché jeudi à 103,93 points.

Le billet vert était porté par la tension des taux obligataires, avec le rendement sur les bons du Trésor américain à 10 ans atteignant le seuil de 3% pour la première fois depuis 2018 à la mi-séance à New York.

«Les rendements à 10 ans à 3%, il fallait s’y attendre depuis longtemps», prévenait Mazen Issa de TD Securities.

«Nous étions habitués à un monde aux taux d’intérêt très bas mais nous sommes face à un nouveau paradigme de l’inflation et il faut nous réacclimater à ce à quoi ressemble un monde avec des taux plus élevés», soulignait l’analyste.

Il pointait du doigt aussi la forte volatilité du marché des actions «qui vit aussi un cycle de transition avec la perspective de taux plus élevés». «Fini l’argent gratuit!», résumait-il.

La Banque centrale américaine (Fed) se réunit mardi et mercredi et les marchés attendent de nouveaux signaux sur le rythme du resserrement monétaire. 99% des investisseurs prévoient une hausse des taux directeurs de 50 points de base pour les fixer à entre 0,75% et 1%, le premier tour de vis de cette ampleur depuis plus de 20 ans.

Les investisseurs anticipent que ces taux au jour le jour, qui conditionnent tous les autres crédits, monteront à 3% d’ici 2023 dans un effort pour dompter l’inflation.

Ces conditions soutenaient le dollar, qui devient plus rémunérateur: «on dit que le dollar est roi, ce n’est pas pour rien», rappelait Mazen Issa.

«Avec des taux d’intérêts plus élevés venant des Etats-Unis et des perspectives de croissance mondiale en décélération avec la guerre en Ukraine, ce n’est pas une perspective constructive pour l’euro», ajoutait le spécialiste de TD Securities.

L’euro fléchissait par rapport au billet vert (-0,36% à 1,0507 dollar pour un euro) mais tentait de s’accrocher au seuil de 1,05 dollar, sous lequel la devise européenne était brièvement descendue jeudi, pour la première fois depuis début 2017.

Face à la devise américaine, la livre restait proche de ses plus bas depuis l’été 2020, lâchant 0,69% à 1,2487 dollar.

La Banque d’Angleterre (BoE) se réunit pour sa part jeudi et les analystes s’attendent à ce qu’elle réhausse encore une fois les taux de 25 points de base. Mais dans le même temps, le gouverneur Andrew Bailey a signalé récemment observer des signes de ralentissement de la croissance et de la demande à cause de la hausse des prix.

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