LafargeHolcim résiste mieux que prévu au premier semestre

AWP

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Le cimentier a réalisé un chiffre d’affaires de 10,7 milliards de francs, en baisse de 18,1%. L'action fléchit.

LafargeHolcim résiste mieux que ce qu’avaient prévu les analystes au premier semestre 2020 et se dit confiant pour le second, fait savoir le groupe helvético-français jeudi. Mais il n’est pas parvenu à convaincre les investisseurs.

Le géant mondial des matières de construction a réalisé un chiffre d’affaires de 10,7 milliards de francs, en baisse de 18,1% par comparaison avec la même période de l’année dernière, tandis que son produit d’exploitation (Ebit) récurrent a chuté de 22,0% à 1,2 milliard de francs.

Ces deux paramètres sont largement supérieurs aux prévisions des analystes qui tablaient respectivement sur 10,15 milliards et sur 984 millions de francs.

Le bénéfice net avant dépréciation et désinvestissements s’est contracté de 34,8% à 501 millions de francs.

LafargeHolcim a aussi réussi à réduire sa dette nette de 15,8% à 10,7 milliards francs, contre 12,7 milliards au 30 juin 2019.

Le flux de trésorerie disponible a atteint 749 millions de francs au cours du semestre, en hausse de 198% par rapport à 252 millions de francs au premier semestre 2019.

«Le pic de la crise est derrière nous. Nous prévoyons un second semestre solide basé sur la pleine reprise de juin, la tendance de notre carnet de commandes et les prochains plans de relance de gouvernements», commente Jan Jenisch, le directeur général, dans le communiqué.

Mais vu les incertitudes existantes LafargeHolcim ne souhaite pas se lancer dans des prévisions précises pour l’exercice 2020. «Même si nous anticipons une forte reprise, la pandémie n’est pas encore derrière nous», a précisé le patron du groupe, lors d’une conférence téléphonique.

«Les chiffres semestriels ont été meilleurs que ce que nous et le marché avions prévu. Nos carnets de commandes sont bien remplis et nous attendons de nouveaux projets d’infrastructures gouvernementales», a poursuivi M. Jenisch

L’apparition précoce de l’épidémie de COVID-19 en Chine a donné le temps à l’entreprise de réagir. «La Chine a été touchée environ deux mois plus tôt que les autres régions. Cela nous a laissé un peu de temps pour nous adapter à la crise».

Pour le patron de LafargeHolcim les résultats peuvent être résumés comme suit: suite à un début d’année positif avec des affaires supérieures à l’année précédente en janvier et février, l’effondrement de la demande s’est produit en mars avec une baisse des ventes comparables d’environ 15%.

Les revenus ont ensuite été frappés de plein fouet par les mesures de confinement en avril avec une dégringolade de 37%, tandis que le premier assouplissement de la situation s’est fait sentir en mai (-18%). En juin, le chiffre d’affaires a dépassé alors d’environ 5% celui de l’année précédente.

L’Amérique du Nord seule région gagnante

L’effondrement s’est manifesté de manière très différenciée en fonction des régions. L’Asie-Pacifique a été la plus touchée au cours du premier semestre, avec une contraction des ventes de l’ordre de 18% (par rapport aux tiers).

L’Europe (-9,4%), le Moyen-Orient/Afrique (-14%) et l’Amérique latine (-12%) ont également subi des baisses significatives. Seule l’Amérique du Nord a enregistré une progression des ventes de 0,8%.

Credit Suisse et UBS soulignent l’amélioration des revenus et du résultat d’exploitation (Ebit) au deuxième trimestre. Les perspectives pour la seconde partie de l’exercice ne déçoivent pas: elles sont meilleures qu’anticipé. Bien que sur une base comparable l’Ebit ait accusé un dévissage au cours du premier semestre, il ne fut pas aussi catastrophique que le consensus le craignait.

La nominative LafargeHolcim perdait néanmoins 1,7% à 43,64 francs vers 12h25, alors que l’indice des valeurs phares (SMI) lâchait 0,95%.

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