Lafargeholcim confirme ses objectifs pour 2018

AWP

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Le numéro un mondial du ciment entend accélérer son désendettement dans le cadre de sa «stratégie 2022». Le titre recule malgré les annonces.

En phase dans la mise en oeuvre de sa réorganisation, Lafargeholcim a confirmé ses objectifs pour l’exercice en cours ainsi que ses prévisions pour l’an prochain. Le numéro un mondial du ciment, qui a organisé mercredi sa journée des investisseurs à Birmingham, en Grande-Bretagne, entend accélérer son désendettement, tout en n’excluant pas de nouvelles acquisitions.

Le groupe zurichois a indiqué viser un objectif minimum de dette nette représentant deux fois le résultat brut d’exploitation (Ebitda) sous-jacent d’ici fin 2019. Pour cette année, le cimentier franco-suisse attend une croissance de ses ventes entre 4% et 6% sur une base comparable et une progression de l’Ebitda sous-jacent de 3% à 5%.

L’an prochain, à la faveur d’une demande globale demeurant solide, Lafargeholcim anticipe une croissance des revenus entre 3% et 5% sur une base comparable. L’excédent brut d’exploitation devrait pour sa part s’étoffer de 5% au minimum.

«Nous avons simplifié l’organisation et sommes en avance sur nos objectifs de réduction des frais généraux. Avec le désinvestissement récent de nos activités en Indonésie, nous avons franchi une étape importante dans le recentrage de notre portefeuille, ce qui nous a permis d’accélérer notre désendettement», a souligné le directeur général de Lafargeholcim, Jan Jenisch, cité dans un communiqué.

Devant un parterre d’investisseurs, le patron du géant des matériaux de construction a été plus détaillé. «La fusion entre Holcim et Lafarge a duré plus longtemps que prévu et n’a pas répondu à toutes les attentes», a-t-il estimé. «Mais les chiffres des derniers mois ont démontré que nous sommes sur la voie de la croissance», a précisé M. Jenisch.

L’ancien directeur général de Sika, qui a pris les rênes de Lafargeholcim en octobre 2017, a ajouté que le groupe avait aminci sa structure et se concentrait dorénavant sur sa centrale à Zoug, le site de Holderbank, ainsi que la recherche et le développement à Lyon.

Restructuration quasi terminée

«La restructuration devrait plus ou moins être terminée cette année» et les coûts devraient donc être nettement inférieur en 2019, a-t-il ajouté. La fermeture des sièges de Paris et Zurich sera finalisée au premier trimestre 2019, tout comme le programme d’économies de 400 millions de francs.

Selon M. Jenisch, la réduction de l’endettement doit non seulement abaisser les coûts financiers, mais aussi apporter une plus grande marge de manoeuvre pour des acquisitions ou des investissements. A l’inverse, d’autres cessions d’activités ne sont pas exclues.

Les analystes ont jugé réjouissants les propos du groupe. La banque Vontobel a notamment salué le fait que la direction communique déjà ses objectifs pour 2019, un bon indice de la confiance des instances dirigeantes quant à la mise en oeuvre de la «stratégie 2022».

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) s’est également voulue optimiste, Jan Jenisch souhaitant désormais placer un groupe devenu plus agile en mode croissance après la fusion de Lafarge et Holcim. La croissance visée est réaliste notamment au vu des besoins à long terme des pays en développement en matière d’infrastructures et de l’évolution favorable de la conjoncture en Europe et en Amérique du Nord.

Après avoir ouvert en hausse, l'action Lafargeholcim a rapidement cédé ses gains à la Bourse suisse. A la clôture de la place zurichoise, la nominative a perdu 1,7% à 44,82 francs, alors que l'indice vedette SMI a fini quasiment stable (-0,04%).

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