La Suisse renoue avec le semi-confinement

AWP

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Outre la prolongation jusqu’à fin février des mesures prises en décembre, le Conseil fédéral impose la fermeture des commerces non essentiels.

Commerces non essentiels fermés, télétravail obligatoire, réunions privées restreintes: le Conseil fédéral a adopté mercredi une série de nouvelles mesures pour lutter contre le coronavirus. La Suisse reprend ainsi la route du semi-confinement.

Les mesures étaient dans l’air. Face à la levée de boucliers de certains milieux politiques et économiques, leur sort était incertain. La propagation rapide des nouvelles souches beaucoup plus contagieuses du coronavirus a toutefois convaincu le Conseil fédéral de serrer drastiquement la vis.

Avec les mesures actuelles, les cas liés aux nouveaux variants doublent toutes les semaines, a expliqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. La Suisse se trouve dans la même situation que le Royaume-Uni début décembre. «Il n’y a aucune raison de penser que le virus ne va pas se répandre de la même manière chez nous, avec une explosion des cas et une saturation des hôpitaux.»

«La question n’est pas de savoir s’il faut prendre des mesures, mais quand elles doivent être prises», a poursuivi le conseiller fédéral. «Soit nous prenons des mesures maintenant et nous minimisons les conséquences négatives sociales, économiques et sanitaires. Soit nous attendons et devrons prendre des mesures plus dures dans cinq à six semaines avec des conséquences plus graves.»

Le Conseil fédéral a opté pour la première solution. «Les mesures sont très dures», a reconnu Alain Berset. Mais elles visent à éviter une troisième vague brutale, des mesures ultérieures plus coûteuses et de mettre en danger la vaccination qui vient de débuter.

Retraits sur place possibles

L’idée principale est de réduire les contacts pour freiner la propagation du virus. Les mesures actuelles, notamment la fermeture des restaurants, des centres sportifs, de loisirs et de culture, ont donc été prolongées jusqu’à fin février.

Dès lundi, les commerces et les marchés vendant des biens non essentiels leur emboîteront le pas. Les marchandises pourront cependant être commandées à l’avance et récupérées sur place. Les restrictions horaires et dominicales pour les magasins vendant des biens de consommation courante, les stations d’essence et les kiosks sont en revanche levées.

Plusieurs mesures ont également été prises concernant le travail. Le télétravail sera obligatoire partout où c’est possible. L’entreprise ne sera tenue à aucune indemnisation des salariés pour les frais d’électricité ou de loyer, la situation étant seulement temporaire.

Les employés, devant malgré tout se rendre sur place, devront porter un masque s’ils sont plusieurs dans un même bureau. La distance minimale entre les postes de travail ne suffit plus. Un employé ne sera dispensé de cette obligation que s’il dispose d’une attestation médicale. Les mêmes règles s’appliquent dans tous les autres espaces clos, y compris les véhicules.

Les personnes à risque devront quant à elles être mieux protégées. Le droit au télétravail ou à une protection équivalente sur le lieu de travail ou encore à un congé est introduit. Si les employés à risque ne peuvent pas être suffisamment bien protégés, ils pourront rester chez eux et recevoir la totalité de leur salaire.

«Moment crucial»

Le Conseil fédéral a encore décidé de restreindre les réunions privées à cinq personnes, adultes ou mineures, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Le président de la Confédération Guy Parmelin a appelé la population à faire des efforts supplémentaires pour respecter les mesures. Et de parler de «moment crucial dans notre combat dans la pandémie».

Aucune restriction supplémentaire en revanche concernant les domaines skiables ou les écoles. Les cantons restent compétents en la matière.

Le Conseil fédéral a toutefois demandé aux cantons d’analyser quelles mesures pourraient être prises pour les écoles. Un renforcement des concepts de protection serait envisageable, et une fermeture n’est pas exclue. Elle ne doit cependant intervenir qu’en dernier recours, a insisté Alain Berset, pour éviter de creuser les inégalités entre les élèves.

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