La pandémie a infecté l’optimisme financier des Suisses

AWP

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Selon 28% des personnes sondées, la situation financière d’avril sera moins bonne qu’en mars, contre seulement 13% lors du précédent pointage en décembre dernier.

Moins d’un mois après les premières mesures gouvernementales pour endiguer la propagation du COVID-19, la pandémie a déjà durement affecté l’optimisme des Suisses quant à leur situation financière. Plus d’un quart s’attend désormais à une détérioration pour le mois d’avril.

«Le coronavirus entraîne un changement des habitudes de consommation: on économise davantage et les projets de longue date sont souvent différés», affirme Michael Kuhn, spécialiste de la branche auprès de Comparis, cité dans le cadre d’une enquête publiée vendredi par le comparateur en ligne.

Selon 28% des personnes sondées, la situation financière d’avril sera moins bonne qu’en mars, contre seulement 13% lors du précédent pointage en décembre dernier, le chiffre le plus bas observé au cours des quatre dernières années, précise l’étude menée auprès d’un échantillon de plus de 1000 personnes aux quatre coins du pays.

Les ménages d’une seule personne (33,2%) et ceux dont le revenu brut ne dépasse pas 4000 francs (42,3%) sont particulièrement pessimistes quant aux semaines à venir, alors qu’à peine un cinquième (20,1%) de ceux où les entrées sont supérieures à 8000 francs s’attend à une dégradation.

La part des optimistes, qui représentaient encore un participant sur trois en décembre, est retombée à 13%, alors que près de six sondés sur dix (59,1%) n’anticipent aucun changement de leur situation financière par rapport au mois précédent.

L’inquiétude affecte particulièrement les personnes touchées par des mesures de chômage partiel ou ayant carrément perdu leur emploi, ainsi que les indépendants qui s’attendent à un écroulement de leur chiffre d’affaires. Parmi les pessimistes, 12% prévoient d’essuyer des pertes en matière de placements.

La crise du coronavirus a également remis en question les habitudes de consommation. Près d’un Suisse sur deux affirme ainsi avoir opté pour consommer moins et économiser davantage, un pourcentage qui atteint 52,8% dans la tranche des 18-35 ans.

«Plus la situation exceptionnelle durera, plus les changements d’habitudes seront marqués», assure Michael Kuhn, soulignant que pour l’heure, ce sont les risques qui prédominent. Et de conclure: «des opportunités financières, telles qu’un investissement modéré et progressif en bourse, sont encore peu visibles».

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