La livre sterling reculait vendredi, pénalisée par la publication d’un produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni en baisse de 0,1% en octobre en raison d’un repli de la production.

Vers 19H20 GMT, la livre lâchait 0,41% face au billet vert, à 1,2621 dollar, et abandonnait 0,71% par rapport à la monnaie européenne, à 83,18 pence pour un euro.

Le PIB britannique a surpris à la baisse «pour la troisième fois au cours des quatre derniers mois», pointe Sanjay Raja, économiste chez Deutsche Bank, à cause d’une nouvelle vague de «faiblesse généralisée des services, de la production industrielle et du secteur de la construction».

Le chiffre du PIB publié vendredi par l’Office national des statistiques (ONS) «est le dernier aperçu de l’économie britannique avant que la Banque d’Angleterre (BoE) ne prenne sa dernière décision en matière de taux d’intérêt», jeudi prochain, rappelle Lindsay James, de Quilter Investors.

Selon l’analyste, la faible croissance au Royaume-Uni ajoutée aux «signes que l’inflation des salaires sera significativement plus faible l’année prochaine» pourrait conduire la BoE à accélérer ses réductions de taux en 2025.

La BoE prévoyait jusqu’à présent une croissance de 1% en 2024, et de 1,5% en 2025. Pour que l’objectif soit tenu cette année il faudrait que le PIB cumulé des mois de novembre et décembre atteigne 0,4%. Un chiffre «improbable» selon les analystes.

«La faiblesse des données relatives à la croissance met en évidence l’ampleur de la tâche qui attend le gouvernement travailliste», insiste Joaquin Thul, économiste chez EFG Asset Management, et les dépenses budgétaires prévues pourraient «ne pas suffire à rapprocher la croissance des niveaux souhaités».

La perspective d’un assouplissement de la politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE) pour relancer l’économie britannique pesait ainsi sur la livre sterling.

L’euro avançait également par rapport au dollar, la monnaie unique prenant 0,31% face au billet vert, à 1,0499 dollar pour un euro.

Matthew Weller, de Forex.com, attribue cette hausse à un «rebond technique», supposant qu’elle ne sera que de courte durée (...) compte tenu de la position accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) et de la faiblesse de l’économie européenne.»

Jeudi, la BCE a annoncé une baisse de 0,25 point de ses taux directeurs. L’institution a toutefois revu à la baisse les perspectives de croissance de la zone euro, refroidissant les investisseurs.