La demande mondiale d’or s’est inscrite en légère hausse de 6,2 tonnes sur la période de juillet à septembre par rapport au troisième trimestre 2017, pour s’établir à 964,3 tonnes.
La demande d’or physique, privilégié par les particuliers, a grimpé au troisième trimestre, notamment en Iran et en Chine, tandis que les investisseurs professionnels ont délaissé les produits financiers adossés au métal jaune, a rapporté jeudi le Conseil mondial de l’or.
Prise entre ces deux tendances, la demande mondiale d’or s’est inscrite en légère hausse de 6,2 tonnes sur la période de juillet à septembre par rapport au troisième trimestre 2017, pour s’établir à 964,3 tonnes, selon un rapport publié jeudi par le Conseil mondial de l’or (CMO).
Selon Alistair Hewitt, un des responsables du CMO, «il y avait des inquiétudes dans plusieurs économies émergentes sur la faiblesse de leurs monnaies locales».
Si la demande de bijouterie a gagné 6% pour s’établir à 535,7 tonnes, la demande d’or en lingots et en pièces s’est envolée de 28% à 298,1 tonnes.
L’Iran, qui doit faire face au ralentissement de son économie alors que Washington impose des sanctions au pays, illustre cette utilisation des lingots et des pièces comme protection contre le risque.
«Les investisseurs particuliers s’intéressent au risque local. Ils ne pensent pas particulièrement aux relations entre l’Iran et les Etats-Unis, ils sont conscients que cette problématique existe, mais ils pensent plus à leur marché national et à leur monnaie», a expliqué M. Hewitt.
Résultat, la demande trimestrielle du pays en lingots a grimpé à 21,1 tonnes, à son plus haut niveau depuis le deuxième trimestre 2013, et représente les trois quarts de la demande du Moyen-Orient.
Sur l’ensemble de la région, la demande a plus que doublé d’un troisième trimestre à l’autre, pour s’établir à 27,8 tonnes.
«L’or en barre, qui n’est pas touché par la TVA, a été préféré à la bijouterie, qui est imposée à 9%», a précisé le CMO dans son rapport.
Résultat, la demande d’or en bijoux de l’Iran s’est effondrée de 59%, à 4,6 tonnes.
Le même phénomène d’aversion au risque a profité aux deux premiers acheteurs d’or, la Chine et l’Inde, deux pays qui ont vu leurs monnaies atteindre des niveaux très bas face au dollar.
En Chine, la demande trimestrielle d’or en lingots a bondi de 25% à 86,5 tonnes, tandis que la demande de bijouterie a grimpé de 10% à 174,2 tonnes.
«La demande de bijouterie a profité des festivals de Qixi (équivalent de la Saint-Valentin) et de l’automne, mais a été plutôt mauvaise durant la semaine de la Fête nationale, les gens ont préféré voyager à faire des emplettes», a noté le CMO.
La demande indienne s’est pour sa part établie à 34,4 tonnes pour l’or en lingots (+11%) et à 148,8 tonnes pour la bijouterie (+10%).
«La demande locale a été dopée en août, quand les prix locaux de l’or ont atteint leur plus bas niveau depuis janvier», explique le CMO dans son rapport.
En revanche, la demande des investisseurs financiers a fondu. Les ETF (fonds d’investissements adossés à des stocks physiques d’or) ont ainsi connu un mouvement de liquidation représentant l’équivalent de 103,2 tonnes au troisième trimestre, le premier trimestre de baisse du niveau d’actifs aurifères sur le marché financier depuis 2016.
«Les liquidations de fonds avaient lieu à travers le monde, mais la part du lion revient aux Etats-Unis», qui représentent 73% de la baisse, a détaillé M. Hewitt.
«Les investisseurs se sont focalisés sur le marché actions», a-t-il ajouté. La performance des indices boursiers a poussé les fonds d’investissement à préférer ces actifs à dividende à l’or, valeur sans rendement.
A l’inverse, le mouvement de vente qui a secoué le marché en octobre a profité à l’or, qui a regagné 3% de sa valeur sur le mois.
«Le mouvement s’est inversé, il y a un retour de la demande aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe», a affirmé M. Hewitt.