L’ex-république yougoslave va ainsi devenir le vingtième membre de la zone euro, sept ans après l’entrée de la Lituanie.
La Croatie va passer à l’euro au 1er janvier 2023. Le Conseil de l’UE, qui représente les pays membres, a adopté mardi les derniers actes juridiques concluant le processus d’adhésion.
L’ex-république yougoslave va ainsi devenir le vingtième membre de la zone euro, sept ans après l’entrée de la Lituanie.
La Croatie va abandonner sa devise nationale, la Kuna, qui s’échangera au taux de 7,5345 kunas pour 1 euro, a annoncé le Conseil dans un communiqué.
«Je tiens à féliciter mon homologue, Zdravko Maric, et la Croatie tout entière», a déclaré le ministre tchèque des Finances, Zbynek Stanjura, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil.
Le pays, qui avait exprimé sa volonté d’adopter la monnaie unique dès son adhésion à l’UE en 2013, «a rempli avec succès tous les critères économiques requis et payera en euros à partir du 1er janvier 2023», a-t-il ajouté.
L’événement a été marqué par une cérémonie de signature devant la presse à Bruxelles, en présence de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, du vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis et du commissaire à l’Economie Paolo Gentiloni.
«C’est un jour historique», s’est réjoui le ministre croate des Finances, Zdravko Maric.
La Commission avait donné son feu vert à cette adhésion le 1er juin, estimant que le pays de 4 millions d’habitants, remplissait toutes les conditions.
La fin de la procédure d’adhésion de la Croatie à la monnaie unique européenne intervient au moment où la devise, qui s’est affaiblie ces derniers mois dans le contexte de la guerre en Ukraine, a atteint la parité avec le dollar, pour la première fois depuis décembre 2002.
«Notre union monétaire est un grand atout pour l’Europe, un symbole de force, d’unité et de solidarité», a déclaré Valdis Dombrovskis, la jugeant particulièrement cruciale dans le contexte de la guerre en Ukraine qui «envoie des ondes de choc à travers le monde».
«Unis, nous sommes plus forts», a commenté Christine Lagarde, estimant que «l’euro agit comme un bouclier» qui protège les pays membres.
La monnaie unique a fêté en début d’année ses 20 ans d’existence en tant que monnaie fiduciaire.
Au 1er janvier 2002, des millions d’Européens dans douze pays avaient abandonné leurs lires, francs, deutsche mark et drachmes pour des pièces et billets en euros.
Ils ont été rejoints depuis par sept autres pays: la Slovénie en 2007, Chypre et Malte en 2008, la Slovaquie (2009), l’Estonie (2011), la Lettonie (2014) et enfin la Lituanie en 2015. La zone euro rassemble déjà 345 millions d’habitants, en attendant la Croatie.
Tous les pays de l’UE se sont engagés en théorie à adhérer à la monnaie unique dès qu’ils remplissent les conditions, mais aucun calendrier n’est fixé. Seule exception, le Danemark a négocié une exemption après un référendum en 2000 par lequel les Danois ont rejeté l’euro.
L’introduction d’une nouvelle monnaie a suscité des craintes en Croatie où seulement 30% des habitants jugent le pays prêt pour l’euro, selon une étude menée en mars et avril.
Les critères économiques examinés par la Commission et la BCE ont en tout cas été remplis.
En avril, le taux d’inflation harmonisé sur douze mois, à 4,7%, était situé sous la barre fixée de 4,9%.
Les finances sont saines. Le déficit public a atteint 2,9% du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier, juste sous la limite des 3%. La dette, à 80% du PIB, dépasse certes le seuil de 60%, mais c’est le cas de la plupart des pays de l’UE et sa trajectoire est nettement à la baisse.
Le pays méditerranéen dispose d’un important secteur touristique. Le niveau de vie y est équivalent à celui de la Pologne et des Pays Baltes, avec une création de richesses (PIB par habitant) dépassant légèrement la moitié de la moyenne de l’UE. Le taux de chômage atteignait 6,1% en avril.