La Bourse d’Oslo juge «étranges» les conditions de l’OPA d’Euronext

AWP

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Si l’opérateur paneuropéen affirme disposer du soutien irrévocable de plus de 50% des actionnaires, la Bourse d’Oslo s’est mise en quête d’autres acteurs potentiellement intéressés.

Objet d’une offre publique d’achat (OPA) non sollicitée d’Euronext, la Bourse d’Oslo juge «un peu étranges» les conditions qui ont permis à l’opérateur boursier paneuropéen de déclencher son offre, a déclaré sa directrice générale jeudi à l’AFP.

Mandatée par des actionnaires de la Bourse d’Oslo --à l’insu des instances dirigeantes de cette dernière--, la banque Carnegie a conduit fin 2018 des enchères auprès d’une petite poignée d’acteurs, remportées par Euronext qui a continué sur sa lancée avec une OPA à 625 millions d’euros sur la place norvégienne.

Si l’opérateur paneuropéen affirme depuis décembre disposer du soutien irrévocable de plus de 50% des actionnaires, dont quelque 5% déjà en sa possession, la Bourse d’Oslo s’est mise en quête début janvier d’autres acteurs potentiellement intéressés.

Elle a dit le 11 janvier avoir reçu plusieurs marques d’intérêt. Selon différents médias, la Bourse de Londres LSE et le Nasdaq américain, qui contrôle toutes les autres Bourses nordiques et baltes, pourraient être sur les rangs.

«Nous avons été contactés par des acteurs qui estimaient qu’ils auraient dû être invités aux enchères initiales et d’autres qui ont dit avoir été invités mais ont jugé que les conditions posées étaient telles qu’ils n’ont pas souhaité» donner suite, a déclaré la directrice de la Bourse d’Oslo, Bente Landsnes.

«On peut tous être d’accord que cela paraît un peu étrange», a-t-elle dit lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP.

Carnegie refuse de dévoiler qui la banque a approché pour les enchères, a-t-elle assuré.

La Bourse d’Oslo conserve elle aussi le silence sur l’identité des acteurs ayant manifesté leur intérêt ces dernières semaines.

Son conseil d’administration avait le 14 janvier invité les actionnaires à conserver leurs titres en attendant sa recommandation, promise «au plus tard» à la fin février.

L’offre d’Euronext court, elle, jusqu’au 11 février. À 145 couronnes norvégiennes par action, elle représente une prime de 32% sur le prix de clôture du 17 décembre.

La banque DNB et le fonds de pension KLP, qui possèdent au total 30% des actions de la Bourse d’Oslo, ont annoncé qu’ils attendraient la recommandation du conseil d’administration.

Toute prise d’une participation supérieure à 10% dans la Bourse est conditionnée à l’aval des autorités norvégiennes. Dans le passé, la place norvégienne a déjà repoussé des avances d’Euronext et du Nasdaq.

Né en 2000 de la fusion des Bourses d’Amsterdam, de Bruxelles et de Paris, Euronext a acquis la Bourse de Lisbonne en 2002, avant de passer sous l’étendard de l’américain NYSE en 2007. De nouveau indépendant depuis 2014, il a bouclé l’intégration de la Bourse de Dublin en mars dernier.

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