La BoE moins optimiste pour 2021 mais garde le même cap

AWP

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Tout en optant pour un statu quo monétaire, la Banque d’Angleterre n’attend désormais plus qu’une croissance britannique de 5% contre 7,25% lors de sa dernière réunion.

La Banque d’Angleterre (BoE) a maintenu jeudi son taux directeur à un plancher historique de 0,1% pour sa première décision monétaire de 2021, estimant toutefois que l’économie britannique devrait rebondir moins que prévu cette année à cause du nouveau confinement.

L’institut monétaire n’attend désormais plus qu’une croissance de 5% en 2021 contre 7,25% lors de sa dernière réunion, mais estime que la contraction du PIB en 2020, évaluée à 10%, a été moins importante qu’elle ne l’estimait jusqu’à présent (-11%).

Le comité monétaire, dans ses minutes, explique que «les restrictions en place actuellement sont plus fortes et devraient davantage affecter l’économie que le confinement de novembre».

Le Royaume-Uni est le pays le plus endeuillé d’Europe par la pandémie de Covid-19, et a commencé 2021 avec un troisième confinement qui devrait provoquer une chute du PIB de 4% au premier trimestre, selon la BoE.

En revanche, la conclusion d’un accord commercial avec l’Union européenne (UE) fin décembre, à quelques jours de la sortie du Royaume-Uni du marché unique, est favorable à la croissance britannique, estime la BoE.

En outre, la campagne de vaccination rapide en cours devrait aider le pays à faire repartir son économie.

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi que plus de 10 millions de personnes avaient reçu une première injection, sur une population d’environ 67 millions.

Une bonne nouvelle pour l’économie, non seulement car les restrictions seront peu à peu levées mais aussi car l’optimisme des consommateurs et investisseurs devrait augmenter, a commenté Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, lors d’une conférence de presse.

«La reprise sera plus condensée dans le temps» en 2021, après la baisse du premier trimestre, a-t-il résumé.

Signaux sur les taux négatifs

C’est la première fois que la BoE se réunit depuis que le Royaume-Uni et l’Union européenne ont conclu un accord commercial, quelques jours avant que le pays ne sorte du marché unique.

Selon la BoE, l’accord trouvé correspond aux hypothèses sur lesquelles l’institut tablait jusqu’à présent.

Fin 2020, certains observateurs s’attendaient à ce qu’une BoE aux abois après une sortie du marché unique sans accord adopte des taux négatifs dès début 2020.

Cette mesure, qui vise à doper les prêts aux particuliers comme aux entreprises et à stimuler l’inflation, a déjà été adoptée par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ).

L’inflation est restée faible au Royaume-Uni depuis la dernière réunion de la BoE, malgré une légère accélération à 0,6% en décembre, bien en deçà de l’objectif de 2% de l’institut.

Après avoir consulté les entreprises qui sont concernées par cette mesure, la BoE leur demande de se préparer pour l’éventualité d’un passage à 0% ou en deçà dans les six prochains mois.

«Mon message pour le marché: il ne faut pas y lire le futur de nos décisions monétaires, nous cherchons à avoir tous les outils disponibles», a commenté M. Bailey.

«Le comité monétaire n’a qu’un enthousiasme très limité pour un taux négatif», ont estimé les analystes d’ING face au ton prudent adopté par la BoE.

Des taux bas, ou négatifs, rendent une monnaie moins attractive. Le message de la BoE a renforcé la livre britannique, qui gagnait 0,19% face au billet vert à 1,3674 dollar et 0,58% face à l’euro à 87,68 pence pour un euro.

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