La BCE réfléchit à des mesures de soutien pour la zone euro

AWP

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Mario Draghi s’est dit prêt à agir «en l’absence d’amélioration» plutôt qu’en cas de détérioration des conditions économiques.

Les gouverneurs de la Banque centrale européenne ont dégagé lors de leur réunion de juin «un large consensus» sur d’éventuels nouveaux stimuli pour la zone euro, d’après un compte-rendu publié jeudi, confirmant les récents propos tenus par son président.

«Compte-tenu de l’incertitude accrue (...) il y a eu un large consensus sur le fait que le conseil des gouverneurs devait se tenir prêt à assouplir davantage l’orientation de la politique monétaire», indiquent les «minutes» publiées quatre semaines après la réunion des gouverneurs à Vilnius en Lituanie.

Le ralentissement de la croissance, après le cycle de reprise post-crise de 2008 et le repli de l’activité économique dû aux craintes commerciales et une série d’effets ponctuels ont pesé sur l’inflation, reconnaissent les participants de cette réunion.

La BCE a d’ailleurs révisé à la baisse en juin ses prévisions macroéconomiques de croissance et de hausse des prix pour la zone euro. Mais elle a surtout annoncé une prolongation au moins jusqu’à mi-2020 de ses taux à leur plancher historiquement bas depuis mars 2016.

Le président de la BCE, Mario Draghi, est allé fin juin encore plus loin lors d’une conférence à Sintra au Portugal, affirmant que de nouvelles baisses des taux directeurs faisaient «partie» des «outils» envisagés pour redonner un coup de fouet à la zone euro.

Mario Draghi, qui doit passer la main en novembre à Christine Lagarde, s’est dit désormais prêt à agir «en l’absence d’amélioration» plutôt qu’en cas de détérioration des conditions économiques.

Mais certains observateurs se montrent sceptiques sur la marge de manoeuvre réelle de l’institution.

La BCE peut prolonger dans le temps ses taux bas et creuser plus encore dans le négatif. Une troisième option, plus radicale, consisterait à relancer le programme d’achat de dettes (QE) de 2.600 milliards d’euros que la BCE a suspendu en décembre.

«La reprise des achats nets d’actifs» était bien sur la table à la réunion de juin, a confirmé le compte-rendu publié jeudi. Mais un retour au QE exigerait de la part des banques centrales des pays membres de véritables acrobaties réglementaires pour pouvoir contourner les nouvelles contraintes techniques et l’opposition politique autour de ce programme mis en place après la crise.

Les décideurs de la BCE se sont dits par ailleurs confiants en ce qui concerne leur objectif à plus long terme d’une inflation en zone euro calée sur un rythme autour de 2%.

«Jusqu’à présent, la demande intérieure a plutôt bien résisté, soutenue par une forte croissance de l’emploi et des salaires» alors que «le risque de récession est faible», ont estimé les responsables.

Toutefois, le ralentissement des économies axées sur l’industrie, comme l’Allemagne, «pourrait encore s’étendre» au reste de la zone, ont mis en garde certains membres.

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