La BCE réaffirme sa volonté d’en faire plus pour le climat

AWP

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«Je veux explorer toutes les voies disponibles pour lutter contre le changement climatique», a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a promis mercredi d’examiner toutes les voies pour verdir la politique monétaire, y compris via un accent mis sur les achats d’actifs verts.

«Je veux explorer toutes les voies disponibles pour lutter contre le changement climatique», a-t-elle déclaré au Financial Times (FT) dans une interview vidéo, ajoutant qu’»en fin de compte, l’argent parle».

Il était déjà acquis que le combat contre le changement climatique aurait sa place dans la future stratégie de la politique monétaire de la BCE, un chantier lancé en début d’année et qui a été retardé pour cause de pandémie de nouveau coronavirus.

Interrogée sur le fait de savoir si la lutte contre le changement climatique pouvait être éclipsée par la nécessité de vaincre la pandémie en cours, la Française réplique que «ceux qui seraient tentés par cette option vivraient pour le regretter».

Aussi, «c’est la première fois» que Mme Lagarde s’avance ainsi «en parlant de toutes les opérations» de l’institution pouvant être verdies, indique-t-on du côté de la BCE.

Une piste, évoquée depuis par les analystes, consisterait à «verdir» davantage les rachats d’obligations publiques et privées, le fameux «QE» par lequel la BCE a engagé près de 2.800 milliards d’euros depuis 2015 pour soutenir l’économie, en l’orientant davantage vers des obligations respectant des critères environnementaux.

Selon une étude de la BCE datant de 2018, la BCE détenait déjà en portefeuille près de 20% des obligations émises en zone euro par des entreprises avec le label «vert» et 24% de celles émanant d’Etats ou d’organisations internationales, sur un segment de marché qui se développe depuis à pas de géants.

L’euro s’affirme déjà comme la première devise mondiale dans les émissions d’obligations vertes, renforçant sa place comme monnaie de choix pour la finance responsable, selon un rapport publié en juin par la BCE.

L’émission de ses premières obligations vertes par le Bund allemand à compter de septembre va renforcer cette position.

Des militants environnementaux ont eux récemment exigé de la BCE qu’elle sorte de son bilan des obligations émises par des groupes émettant beaucoup de CO2, comme les producteurs d’hydrocarbures.

Le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Jens Weidmann, estimait en février que les banques centrales «peuvent et doivent faire plus pour le climat qu’auparavant».

Mais selon lui un «QE vert» ne pouvait être la solution, car les interventions des banques centrales dans le cadre de la politique monétaire doivent rester «neutres» comme le veut le Traité européen, c’est-à-dire refléter la composition des titres disponibles sur le marché.

Mme Lagarde a elle appelé en juin la Commission européenne à poursuivre son chantier en vue d’une nomenclature ou «taxonomie» permettant d’identifier les projets pouvant recevoir un label «vert» ou non, ce qui soulève encore des difficultés politiques.

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