«Au fur à mesure que le soutien [public] est progressivement retiré, on ne peut pas exclure des taux d’insolvabilité considérablement plus élevés qu’avant la pandémie», a affirmé l’institution.
La Banque centrale européenne (BCE) a mis en garde mercredi les Etats de la zone euro face au risque d’une hausse de l’insolvabilité des entreprises sur le continent après la pandémie, en raison de l’arrêt attendu des aides publiques d’urgence.
«Au fur à mesure que le soutien [public] est progressivement retiré, on ne peut pas exclure des taux d’insolvabilité considérablement plus élevés qu’avant la pandémie», a affirmé l’institution dans son rapport semestriel sur la stabilité financière.
«Cela pourrait peser sur les Etats et les banques, qui ont soutenu les entreprises pendant la pandémie», ajoute-t-elle.
Ce risque est d’autant plus fort dans les pays «disposant des plus larges secteurs de services», le domaine d’activité le plus touché par la crise sanitaire, a-t-elle précisé.
Dans ces Etats, «le fardeau de la dette des entreprises est le plus fort», selon le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, cité dans un communiqué.
Résultat: «les risques pour la stabilité financière sont concentrés dans des secteurs et pays spécifiques».
La BCE appelle en conséquence à ce que «les politiques de soutien financier, particulièrement pour les entreprises» soient «plus ciblées».
Depuis le début de la pandémie de coronavirus en mars 2020, les Etats européens ont débloqué des fonds d’une ampleur inédite pour soutenir leurs entreprises.
Les taux de faillites sont tombés, grâce à ces dispositifs, à «des niveaux historiquement bas», selon la BCE.
En novembre, la BCE avait déjà mis en garde contre un arrêt prématuré des soutiens budgétaires, pointant du doigt le risque d’insolvabilité.
Dans son rapport publié mercredi, la BCE évoque également le risque que font peser les phénomènes de «rallye» boursier se déroulant dans certains secteurs, comme le marché des actions, ou l’immobilier.
Ces secteurs, où les prix ont flambé ces derniers mois à la faveur des liquidités injectées par la BCE pour soutenir l’activité, pourraient bien être «surévalués» et menacés de «corrections de prix brutales», estime-t-elle.