La Banque de Russie relève à nouveau son taux directeur face à l’inflation

AWP

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«L’inflation progresse bien au-dessus des prévisions et il est attendu qu’elle se situe entre 7,4% et 7,9% à la fin de l’année 2021», indique la banque centrale.

La banque centrale de Russie a augmenté vendredi pour la sixième fois consécutive son taux directeur, de 0,75 point à 7,50%, l’inflation minant le pouvoir d’achat des Russes, un casse-tête pour les autorités.

«L’inflation progresse bien au-dessus des prévisions de la Banque de Russie et il est attendu qu’elle se situe entre 7,4% et 7,9% à la fin de l’année 2021», a indiqué la banque centrale dans un communiqué, en expliquant sa décision.

Le problème de l’inflation est d’autant plus grave que le Kremlin est confronté à la stagnation voire à la baisse des revenus réels des Russes depuis des années, plombant la cote de confiance des autorités et grignotant même celle du président Vladimir Poutine.

Les analystes de Capital Economics s’attendaient à une hausse moins importante du taux directeur, tout en soulignant que l’inflation en septembre «a été une douche froide» après l’amorce d’un ralentissement de la hausse des prix cet été.

En septembre, l’inflation en Russie a atteint 7,4% sur un an, tirée par l’alimentaire. Cela a représenté une accélération assez importante par rapport aux 6,7% annuels du mois d’août.

Face à l’inflation, la Banque de Russie avait commencé en mars à augmenter son taux qui était historiquement bas, une première depuis 2018.

Vendredi, elle a laissé entendre qu’elle pourrait de nouveau augmenter le taux lors de prochaines réunions.

Dans les conditions actuelles, la demande reste supérieure à l’offre, et la progression de l’inflation risque de durer, prévient la Banque, en soulignant que sa politique monétaire «consiste à limiter ce risque» et à faire revenir l’inflation annuelle à 4%.

Après une période d’inflation historiquement basse, les prix à la consommation ont commencé à grimper en Russie en mars 2020, en pleine pandémie, un phénomène qui s’est accéléré avec la reprise économique et la hausse du cours des matières premières sur les marchés mondiaux.

L’envolée de certains prix d’aliments de base a poussé les autorités russes à introduire des mesures comme des quotas d’exportations ou un contrôle gouvernemental des prix alimentaires, un plafonnement administratif critiqué par la patronne de la Banque centrale Elvira Nabioullina.

La prochaine réunion de politique monétaire de l’institution monétaire est prévue le 17 décembre.

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