USA-Russie: premier sommet Biden/Poutine le 16 juin à Genève

AWP

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Ce premier tête-à-tête entre les deux hommes d’Etat interviendra dans un climat de tensions entre Washington et Moscou. La Suisse se réjouit de l’accueillir.

Le président américain Joe Biden rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine le 16 juin à Genève. Ce premier tête-à-tête entre les deux hommes d’Etat interviendra dans un climat de tensions entre Washington et Moscou. La Suisse se réjouit de l’accueillir.

Des sources convergentes ont affirmé à Keystone-ATS que la rencontre aurait lieu «très près de Genève». Pour la Suisse, ce sommet bilatéral sera le premier après celui de 1985, à Genève déjà, entre le président américain d’alors Ronald Reagan et le dirigeant de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev.

Après l’annonce de la Maison Blanche mardi après-midi, le président de la Confédération Guy Parmelin s’est dit «très heureux». Il a souhaité «que les discussions soient fructueuses pour les deux pays et la communauté internationale».

Un enthousiasme partagé par le chef de la diplomatie Ignazio Cassis, qui n’avait pas caché sa volonté de faciliter cette rencontre. «La Suisse est convaincue qu’un dialogue constructif entre les deux grandes puissances est également nécessaire et opportun pour la solution aux défis interétatiques et globaux», a encore affirmé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Keystone-ATS.

Ces derniers jours, plusieurs indications laissaient penser à une organisation du sommet dans la région genevoise, plutôt que dans d’autres pays comme la Finlande. Les conseillers à la sécurité nationaux des deux présidents, Jack Sullivan et Nikolaï Patrouchev, avaient mené lundi des consultations à Genève.

Les questions urgentes

Depuis dimanche, un avion militaire américain stationnait sur le tarmac de l’aéroport. Un modèle habituellement utilisé pour les équipes avancées chargées de préparer les visites présidentielles américaines.

La rencontre est prévue après les réunions des dirigeants du G7 et de l’Otan, du 11 au 13 juin au Royaume-Uni et le lendemain en Belgique, qui feront la part belle au front commun anti-Moscou. Joe Biden affiche, depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, une grande fermeté à l’égard de la Russie.

Il n’a pas hésité à considérer Vladimir Poutine comme un «tueur». Alors que son prédécesseur Donald Trump était en revanche accusé d’être trop conciliant avec le président russe.

Le nouveau président démocrate veut aussi dialoguer. «Les dirigeants aborderont un ensemble de questions urgentes, au moment où nous souhaitons rendre les relations entre les Etats-Unis et la Russie plus stables et prévisibles», a souligné mardi sa porte-parole.

Lundi, les deux conseillers à la sécurité nationale avaient admis que des «différences importantes» subsistaient entre les deux pays, malgré l’apaisement récent entre les deux chefs de la diplomatie Antony Blinken et Serguï Lavrov. Citée par l’AFP, une source américaine insiste sur le fait qu’une rencontre avec Vladimir Poutine n’est en aucun cas une récompense pour le président russe et que les relations devraient rester difficiles.

De nombreux accords bilatéraux de désarmement entre les deux pays avaient été remis en cause sous M. Trump. Mais après l’arrivée de M. Biden, Washington et Moscou avaient réussi début février par s’entendre pour étendre de cinq ans celui sur la réduction des armes nucléaires stratégiques, juste avant les délais.

Bélarus, Ukraine, Syrie

La source américaine a précisé à l’AFP que la question du contrôle des armes nucléaires figurera en bonne place dans les discussions. Washington est désormais plus inquiet par la rivalité avec la Chine, qu’il souhaiterait associer à un large accord, qu’avec Moscou.

A l’occasion de cette rencontre, Joe Biden souhaite en particulier évoquer le régime d’Alexandre Loukachenko au Bélarus, dont la Russie est le principal soutien. Le pays est de plus en plus isolé avec l’entrée en vigueur de restrictions contre son espace aérien, en représailles contre Minsk, accusé d’avoir détourné un avion de ligne européen pour arrêter un opposant à bord.

L’Ukraine, les programmes nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord, l’Arctique, le changement climatique ou encore la Syrie feront également partie des discussions lors du sommet.