L’UE prévoit une chute record du PIB de 7,7% en 2020

AWP

2 minutes de lecture

«L’Europe fait face à un choc économique sans précédent depuis la Grande Dépression», a souligné le Commissaire européen à l’Economie.

La Commission européenne a prédit mercredi une récession «historique» dans l’UE cette année, touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus et ses répercussions sur l’économie.

«L’Europe fait face à un choc économique sans précédent depuis la Grande Dépression (de 1929, ndlr)», a souligné le Commissaire européen à l’Economie, l’Italien Paolo Gentiloni.

La Commission table sur une chute record du PIB de 7,7% en zone euro pour 2020, puis sur un rebond de 6,3% en 2021.

«La profondeur de la récession et la force de la reprise sera différente selon les pays, conditionnée à la vitesse avec laquelle ils pourront lever les mesures de confinement, l’importance dans chaque économie des services, comme le tourisme, et les ressources financières de chacun des Etats», a-t-il ajouté.

Sans surprise, les pays pour lesquels la Commission européenne anticipe les pires récessions cette année sont dans l’ordre: la Grèce (-9,7%), l’Italie (-9,5%) et l’Espagne (-9,4%), tout trois très dépendants des dépenses des vacanciers.

En 2021, l’économie grecque devrait rebondir de 7,9%, italienne de 6,5% et espagnole de 7%.

Pays à la fois touristique et industriel, la France ne tire guère mieux son épingle du jeu avec une récession attendue de 8,2% en 2020, puis un rebond de 7,4% en 2021.

Première économie de la zone euro, l’Allemagne, très dépendante de ses exportations, verra son PIB reculer de 6,5% en 2020, les Pays-Bas de 6,8%, selon les prévisions de printemps de la Commission européenne.

Valdis Dombrovskis, l’un des trois vice-présidents de la Commission européenne, s’est montré très prudent sur les anticipations: «à l’heure actuelle, nous ne pouvons qu’établir provisoirement l’ampleur et la gravité du choc du coronavirus sur nos économies».

L’épreuve du confinement

Conséquence de cette récession historique, les déficits publics devraient se creuser dans tous les Etats membres de la zone euro et leurs dettes publiques très fortement augmenter en 2020, avant de voir la situation s’améliorer en 2021.

Mais les pays déjà fragiles avant la crise seront plus vulnérables que les autres.

Ainsi l’Italie, pays le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus de la zone euro et dont la situation économique inquiète ses partenaires européens, devrait voir sa dette publique exploser à 158,9% du PIB en 2020, après 134,8% en 2019.

Parmi les 19 pays ayant adopté la monnaie unique, seule la Grèce fait pire avec une dette publique à 196,4% du PIB en 2020.

Le déficit public de l’Italie, troisième économie de la zone euro, devrait être le plus élevé des 19 pays à 11,1% du PIB cette année.

La France, seconde économie de la zone euro, qui affichait un déficit public de 3% du PIB en 2019, devrait le voir monter à un niveau «sans précédent» en 2020, à 9,9% du PIB.

«A politiques inchangées et en supposant que les mesures adoptées pour lutter contre la pandémie ne s’appliqueront qu’en 2020», ce déficit pourrait s’afficher à 4,0% du PIB en 2021, selon Bruxelles.

La dette de la France devrait quant à elle se creuser largement, à 116,5% de son PIB cette année, avant de se réduire légèrement à 111,9% en 2021. Elle a atteint 98,1% du PIB en 2019.

Mais même l’Allemagne et les Pays-Bas, en temps normal adeptes de la discipline budgétaire, ont renoncé cette année à la rigueur pour venir en aide à leurs entreprises mises à l’épreuve par le confinement.

Ainsi, le déficit public allemand atteindra 7% du PIB cette année, après un surplus de 1,4% en 2019. En 2021, le déficit devrait toutefois être considérablement réduit à 1,5%.

Quant aux Pays-Bas, leur déficit public devrait atteindre 6,3% du PIB en 2020 après avoir été dans le vert en 2019 (1,7%). Il devrait se réduire à 3,5% en 2021.

A lire aussi...