L’industrie MEM subit les conséquences du COVID-19

AWP

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Un effondrement massif est escompté à partir d’avril. Le secteur a essuyé un repli de 8,4% des exportations au premier trimestre à 15,8 milliards de francs.

Les affaires sont loin d’être florissantes pour l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). Un effondrement massif est même escompté à partir d’avril. Le secteur a essuyé un repli de 8,4% des exportations au premier trimestre à 15,8 milliards de francs, a indiqué la faîtière.

Cette baisse des exportations s’explique à la fois par le repli des entrées de commandes essuyé un an plus tôt et par les effets du confinement dans les marchés de vente.

Vers l’UE, les exportations ont fortement reculé (-10,4%), de même que vers l’Asie (-7,0%) et les États-Unis (-6,0%). L’ensemble des secteurs en a fait les frais, notamment la construction de machines (-12,1%), la métallurgie (-8,8%), l’électrotechnique et l’électronique (-4,3%) et enfin les instruments de précision (-4,5%).

Les exportations ne sont pas les seules à souffrir. Sur les trois premiers mois de l’année, les entrées de commandes ont diminué de 2,0% tandis que le chiffre d’affaires a lâché 5,7%.

La faîtière, pour laquelle ces chiffres reflètent plutôt la situation avant le confinement, s’attend à une nette aggravation au second et troisième trimestres.

«La situation des entreprises MEM s’est fortement aggravée en avril. Tous les indicateurs précoces indiquent une baisse massive du chiffre d’affaires à partir du deuxième trimestre 2020», s’est alarmé Hans Hess, président de Swissmem.

Le taux d’utilisation des capacités de production s’est établi à 83,6%, selon le KOF, ce qui est inférieur à la moyenne à long terme de 86,4%. En avril, il est tombé à 80,9%, une première conséquence du confinement.

Attentes très pessimistes

En outre, les attentes des entreprises MEM pour les douze prochains mois se sont «massivement détériorées», 70% s’attendent ainsi à une baisse des entrées de commandes de l’étranger. Près de la moitié des sondés (48%) doivent faire face à des annulations de commandes en raison de la pandémie. Au total, 80% des entreprises MEM ont été obligées de recourir au chômage partiel, selon les données de la faîtière.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment les restrictions de voyages, qui «pénalisent fortement l’industrie». Swissmem demande qu’elles soient prochainement assouplies.

Une levée des droits de douanes pour les produits industriels est également exigée. «Cela se traduirait par une réduction des coûts d’environ 125 millions de francs par année et par un soulagement administratif important», plaide la faîtière.

Enfin, les spécialistes demandent d’étendre les délais à la fois pour la durée d’indemnisation en cas de réduction de l’horaire de travail à 18 mois ainsi que pour la soumission des demandes de crédits de transition, dans la mesure où certaines entreprises ne commenceront à faire face à des problèmes de liquidités qu’au cours des deuxième et troisième trimestres.

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