L’industrie MEM hyperdynamique au premier semestre

AWP

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Commandes, ventes et exportations en nette hausse. La tendance va durer au moins jusqu’à la fin de l’année, selon Hans Hess, président de Swissmem.

L’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a connu un premier semestre 2018 florissant. Les entrées de commandes ont bondi de près d’un quart (+24,1%) sur un an et le secteur anticipe une évolution positive des affaires pendant encore six à douze mois, indique la faîtière Swissmem mardi.

Le chiffre d’affaires semestriel de la branche a bondi de 16,4%, alors que les exportations de marchandises - environ 80% du total - se sont étoffées de 7,5% à 34,8 milliards de francs. Les envois ont augmenté dans tous les débouchés et domaines de produits importants, précise le communiqué, évoquant une évolution «particulièrement réjouissante» des exportations vers l’Union européenne (+9,1%) et les Etats Unis (+7,3%).

La croissance des envois vers l’Asie (+1,5%) a été nettement plus faible, le bond de plus de 10% de la Chine ayant été réduit à peau de chagrin par le recul observé dans les autres pays asiatiques, et plus particulièrement au Moyen-Orient.

Par secteur de production, les exportations dans la métallurgie ont augmenté de 11,1%, celles dans la construction des machines de 9,2%, celles des outils de précision de 7,9% et celles dans l’électrotechnique/électronique de 7,0%, précise Swissmem.

La situation «très réjouissante» de l’industrie MEM se reflète également en termes d’emplois. En l’espace d’un an, la branche a regagné deux tiers des emplois perdus suite à la levée, en janvier 2015, du taux plancher du franc face à l’euro.

«Je pars du principe que l’évolution positive des affaires se maintiendra encore six à douze mois», estime Hans Hess, président de Swissmem, cité dans le communiqué. A plus longue échéance, il anticipe un aplatissement de la courbe conjoncturelle «étant donné que les branches à cycle précoce ressentent déjà un ralentissement de la croissance».

Pénurie de main d’oeuvre et accès aux marchés

Selon le dernier sondage mené auprès des entreprises membres, un peu plus d’une sur deux (51%) s’attend à une stagnation des mandats de l’étranger pour les douze prochains mois.

Au cours des années à venir, l’industrie MEM risque d’être confrontée à une pénurie de main d’oeuvre qualifiée. Pour palier la situation, la faîtière mise sur la reconversion professionnelle ainsi que sur une nouvelle convention collective de travail (CCT) censée renforcer l’attrait de la branche en tant qu’employeur.

Sur le front politique, Swissmem appelle de ses voeux la conclusion d’un accord-cadre avec l’UE cette année encore, rappelant que le secteur exporte plus de trois quarts de sa production et que le Vieux Continent constitue «de loin» son plus important débouché, avec près de 60% des exportations.

«La mission de conserver l’accès privilégié au marché européen reste notre plus haute priorité», a martelé en conférence de presse le président de la faîtière. «Nous nous engageons pour de bonnes et solides relations avec l’UE, l’économie a besoin de clarté à ce sujet», a-t-il ajouté.

Les conflits commerciaux aux quatre coins du globe préoccupent également le dirigeant. Selon lui, si l’UE venait à introduire des taxes douanières de 25% aux pays non-membres de l’UE en représaille à celles appliquées par les Etats-Unis, la situation deviendrait intenable pour les entreprises suisses.

Syndicats pointés du doigt

M. Hess estime peu probable qu’en l’absence d’un accord-cadre avec Bruxelles, la Suisse soit épargnée de ce genre de mesures. A ce titre, il estime «fâcheux» que les syndicats aient refusé de participer à une «discussion constructive sur les aspects techniques des mesures d’accompagnement» à la libre circulation des personnes.

«Par leur attitude intraitable, les syndicats non seulement mettent en péril l’accord-cadre, mais ils favorisent une insécurité juridique prolongée, pavent le chemin à de nouveau désavantages de l’UE et entravent la poursuite de la voie bilatérale», déplore l’entrepreneur, qui se dit atteint dans son optimisme par rapport au mois de juin.

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