L’euro recule sur fond de craintes pour la croissance

AWP

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La monnaie européenne cédait 0,25% face au billet vert, à 1,1132 dollar vers 21h contre 1,1160 mardi soir.

L’euro baissait un peu mercredi face au dollar, pénalisé par le retour des tensions autour de la dette italienne et les craintes de voir l’affrontement commercial sino-américain s’éterniser et peser sur la croissance mondiale.

A 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro cédait 0,25% face au billet vert, à 1,1132 dollar contre 1,1160 mardi à 21H00 GMT.

La monnaie unique a baissé tandis que la Commission européenne a adressé une lettre au gouvernement populiste au pouvoir en Italie pour lui demander, selon une source européenne, des «clarifications» sur la détérioration de ses finances publiques, une première étape avant de possibles sanctions contre Rome.

Elle devrait ensuite recommander le 5 juin l’ouverture d’une «procédure pour déficit excessif», comme elle l’avait déjà fait fin 2018, qui peut aboutir à terme à des sanctions allant jusqu’à 0,2% du PIB.

«La confirmation de l’Union européenne que l’Italie risque une procédure disciplinaire et une sanction potentielle de 3,5 milliards d’euros inquiète les investisseurs qui tendent à limiter leur exposition aux actifs de la zone euro», a expliqué Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades.

Le dollar, comme le yen ou le franc suisse, profitait de son côté mercredi d’une ruée généralisée vers les actifs considérés comme des valeurs refuge en période de turbulences économiques.

«Alors que les deux premières puissances économiques mondiales s’engagent dans l’intensification de leur guerre commerciale, les investisseurs craignent de voir la croissance mondiale pâtir violemment d’un ralentissement simultané aux Etats-Unis et en Chine», rappelle Kathy Lien de BK Asset Management.

Parmi les derniers accrochages en date, l’agence officielle chinoise a suggéré mercredi que le pays réfléchissait à utiliser ses exportations de terres rares comme arme dans son conflit avec les Etats-Unis.

Les signes de l’impact de la guerre commerciale ont déjà commencé à se multiplier, à l’instar de la première augmentation en près de six ans du taux de chômage en Allemagne, relève Mme Lien.

Du côté de la livre britannique, les marchés attendaient toujours de connaître le nom du successeur de Theresa May, qui quittera son poste le 7 juin.

«Les candidats prêts à prendre la place de Premier ministre (dont font partie les visages familiers de Boris Johnson, Dominic Raab et Michael Gove) sont tous favorables au Brexit et plusieurs d’entre eux sont même prêts à accepter un départ de l’UE sans accord si cela s’avère inévitable», ont résumé les analystes de Commerzbank.

Un tel scénario, massivement redouté par les milieux d’affaires, pourrait engendrer un effondrement de la livre, ce qui explique son actuelle fragilité.

Vers 19H00 GMT, la devise britannique reculait face au billet vert, à 1,2625 dollar, et se stabilisait face à l’euro, à 88,17 pence pour un euro.

Le dollar canadien s’est pour sa part replié à son plus bas niveau en cinq mois face au billet vert, à 1,3547 dollar canadien pour un dollar américain, juste après que la Banque centrale du Canada a annoncé le maintien à 1,75% de son taux directeur, conformément aux prévisions du marché.

Vers 19H00 GMT, le yen montait face à l’euro, à 121,87 yens pour un euro, et reculait un peu face au billet vert, à 109,48 yens pour un dollar contre 109,38 mardi soir.

Le franc suisse montait face à l’euro, à 1,1222 franc suisse pour un euro, et restait stable face au dollar, à 1,0078 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or valait 1.281,91 dollars, contre 1.279,35 dollars mardi soir.

La monnaie chinoise a terminé à 6,9145 yuans pour un dollar, contre 6,9101 yuans pour un dollar mardi vers 15H30 GMT.

Le bitcoin valait 8.694,84 dollars, contre 8.687,79 dollars mardi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg.

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