L’euro, plombé par l’aversion au risque, passe brièvement sous 1,04 dollar

AWP

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Souffrant comme les marchés boursiers des craintes de récession et de pression de l’inflation, l’euro cédait vers 14h35 0,86% à 1,0423 dollar, après avoir reculé jusqu’à 1,0389 dollar.

L’euro accentuait ses pertes jeudi face à un dollar américain galvanisé par son statut de valeur refuge et par la perspective d’une politique monétaire américaine plus stricte, atteignant à nouveau un plus bas depuis 2017.

Souffrant comme les marchés boursiers des craintes de récession et de pression de l’inflation, l’euro cédait vers 12H35 GMT (14H35 HEC) 0,86% à 1,0423 dollar, après avoir reculé jusqu’à 1,0389 dollar, un niveau plus observé depuis cinq ans.

Le marché souffrait encore des données sur l’inflation américaine en avril publiées la veille, qui ont dépassé les attentes des économistes à 8,3% sur un an.

Devant une inflation qui dépasse largement l’objectif de 2% de la Réserve fédérale américaine (Fed), «il n’y a pas de raisons pour le moment à imaginer que la banque centrale desserre l’étau et décide de ralentir son processus de normalisation monétaire», résume Guillaume Dejean, analyste chez Western Union.

Les cambistes craignent désormais que «les données sur l’inflation pour mai, qui seront publiées le mois prochain juste avant la réunion de la Fed, ne dépassent encore les attentes et ne pousse l’institution monétaire à monter ses taux de 0,75 point de pourcentage», une hausse drastique pour l’instant écartée par la banque centrale, commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Or, «maintenant que la Fed s’est lancée dans le processus de diminution de la masse monétaire, il y a une correction douloureuse des prix» à travers plusieurs marchés «qui mettent en valeur le rôle du dollar comme valeur refuge de référence», commente Jane Foley, analyste chez Rabobank.

Par ailleurs, la croissance en Europe inquiète: au Royaume-Uni, elle a ralenti au premier trimestre à 0,8%, et le produit intérieur brut (PIB) britannique a même reculé de 0,1% au mois de mars, a annoncé jeudi l’Office national des statistiques (ONS).

La livre perdait 0,30% à 1,2215 dollar, ayant reculé à 1,2166 dollar, un plus bas depuis mai 2020.

Résultat, le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier d’autres monnaies, a atteint jeudi 104,72 points, un niveau plus vu depuis décembre 2002.

Mais le yen, qui a souffert depuis plusieurs mois de la perspective d’une politique monétaire ultra-souple au Japon, regagnait 1,15% à 128,48 yens pour un dollar.

Tant que les cambistes se focalisaient sur les perspectives d’inflation et sur leur effet sur la politique monétaire, la monnaie japonaise a souffert de la hausse des prix bien moins marquée dans le pays.

Mais maintenant que l’inflation commence à peser sur l’activité, la devise «a l’air très désirable dans un marché qui pense que le monde est au bord de la récession», résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

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